Maladie de Lyme : la fin d'un vide médical ?

Le ministère de la Santé a annoncé ce jeudi 29 septembre un plan de lutte contre la maladie de Lyme, transmise par les tiques. Une annonce accueillie avec soulagement par les associations de malades qui déplorent depuis des années leur abandon et l’errance thérapeutique face à cette maladie.

Ils l’espéraient et ils l’ont obtenu. Les associations de malades, soutenues par de nombreux médecins, pressaient depuis plusieurs années le ministère de la Santé d’agir pour qu’un véritable plan de lutte contre la maladie de Lyme puisse voir le jour. Cette maladie infectieuse transmise par les morsures de tiques infectées est difficilement diagnosticable. La faute à des symptômes à priori bénins comme des maux de tête ou des troubles de la mémoire. Pourtant, elle peut provoquer des douleurs articulaires ou une paralysie des membres si elle n’est pas traitée suffisamment tôt.

Annoncé par Marisol Touraine ce jeudi, le plan a plusieurs objectifs. D’abord, prévenir. Pour ceci des panneaux d’informations et une application seront mis en place pour informer la population des risques et des manières de s’en éloigner. Puis surtout soigner et comprendre. Dans ces buts, un protocole national de diagnostic et de soins sera élaboré pour faciliter la prise en charge des patients sur l’ensemble du territoire. Permettant des traitements standardisés et remboursés, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Des centres spécialisés ouvriront pour servir autant de lieux de traitements que de formation des professionnels. Mais aussi de suivis de patients afin de mieux connaître la maladie et faire progresser la recherche.

Une reconnaissance de la maladie

« Ce plan nous surprend agréablement », déclare à Marianne Anne Jourdan, présidente de l’association Lyme France. « Il est sérieux et répond complètement à nos revendications. Cependant, aucune date précise n’est avancée. On espère que ce ne sont pas de simples annonces. » Pour la présidente de l’association, aussi sujette à la maladie, c’est un tournant, une quasi-libération.

« Quand on est malade, l’absence de réponse fait parti du quotidien. On va voir notre généraliste, qui nous envoie chez un neurologue, qui lui nous mène à un rhumatologue… Et au final on finit chez un psychiatre parce que personne n’arrive à savoir ce que l’on a. Ce plan, c’est la reconnaissance que notre maladie existe. »

Chaque année, ils sont pourtant près de 27.000 nouveaux malades. Chacun avec leurs propres troubles, ce qui rend encore plus difficile le travail des professionnels de la santé. « Selon la tique, on peut avoir différentes infections. Et tous les organismes ne réagissent pas de la même façon face à celles-ci. Ca donne un cocktail surprenant », explique t-elle. Mais alors, comment peut-on s’attaquer à ce mal ? « Aujourd’hui, c’est à base d’antibiotiques sur un temps plus ou moins long. Mais ils provoquent parfois des effets secondaires, la faute à des doses hasardeuses. »

Même si ce plan est une avancée significative, de nombreuses inconnues inquiètent. Par exemple, aucune précision n’est faite quant au budget accordé à ces nouveautés. « Nous allons continuer à travailler avec le ministère pour mettre en place des tests fiables et améliorer la formation des professionnels face à ce problème », assure la présidente de Lyme France. « Nous croyons en ces promesses, mais elles ne doivent pas en rester là. »

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