Attentat contre "Charlie Hebdo" : Michel Catalano rouvre son imprimerie à Dammartin-en-Goële

Le bâtiment avait été en partie détruit le 9 janvier 2015, lors de l’assaut du GIGN contre les auteurs de l’attentat de « Charlie Hebdo ». Après 20 mois de reconstruction, l’imprimerie de Michel Catalano, à Dammartin-en-Goële en Seine-et-Marne, où s’étaient retranchés pendant de longues heures les frères Kouachi, rouvre ses portes ce jeudi.

« Si vous voulez continuer, on fera en sorte de vous aider », lui avait promis François Hollande. Grâce au soutien de ses proches, aux indemnisations des assurances et de l’Etat et à une collecte de dons lancée sur Internet, c’est désormais chose faite. Michel Catalano, le propriétaire de l’imprimerie de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne, où s’étaient retranchés les auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo dans leur cavale le 9 janvier 2015, rouvre son établissement ce jeudi 29 septembre en présence du président de la République. Après vingt mois de reconstruction, du bâtiment en partie détruit lors de l’assaut du GIGN, et de lui-même aussi. 

« La reconstruction du bâtiment, le fait qu’il y ait de la vie dans l’entreprise, que l’on fasse tourner les machines… ça m’apaise. Comme un médicament », explique aujourd’hui Michel Catalano au micro France Info. Mais sur place, le patron a tout changé. Nouveau parking, nouvelle couleur de façade, agrandissement des installations… « On a changé tout ce qu’on pouvait changer (…), parce qu’il y a des endroits » dans l’imprimerie, dit-il, « encore un peu étouffants. »

Dammartin-en-Goële réveillée par Al-Qaïda au Yémen

Des lieux qui rappelaient trop ce terrible 9 janvier 2015 lorsque vers 9 heures du matin, Chérif et Saïd Kouachi font irruption dans son entreprise, le prenant en otage pendant 90 longues minutes et retenant, sans le savoir, un autre employé caché à l’étage. Sur eux, outre une dizaine de grenades, deux kalachnikov et deux pistolets automatiques, les forces spéciales retrouveront vers 17 heures, après l’assaut, un lance-roquette. Un arsenal accompagné de cette revendication, prononcée au téléphone par Chérif Kouachi, depuis l’imprimerie, aux journalistes de BFMTV : « J’ai été envoyé par Al-Qaïda au Yémen… »

Alors « non, le traumatisme n’a pas complètement disparu. Je me rappelle exactement ce qui s’est passé pendant le temps que j’ai passé avec eux », poursuit Michel Catalano sur France Info. « Je me réveille tous les jours vers deux heures du matin. Je dors de 23 heures à 2 heures du matin… et je me réveille », explique-t-il. « Mais j’ai compris qu’on peut vivre avec ça. » Malgré les douzes morts à Charlie et tous les autres qui suivront. Michel Catalano, qui recevra la Légion d’honneur des mains du président pour la réouverture, a donc décidé de continuer. Il vient d’ailleurs d’étoffer les rangs de ses effectifs et d’investir dans une machine 3D, parce que « c’est l’avenir… »

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