Le grand flic de Sarkozy Bernard Squarcini mis en examen

L’ancien directeur de la police judiciaire parisienne, Christian Flaesch, et l’ex-patron du renseignement intérieur français, Bernard Squarcini, tous deux proches de l’ancien président de la République, ont tour à tour été placés en garde à vue ce lundi 26 septembre, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « violation du secret de l’instruction », « entraves aux investigations », « trafic d’influence » et « compromission ». Très peu d’informations ont encore filtré sur les raisons de cette enquête. Bernard Squarcini a ensuite été mis en examen.

Cet article a été publié le 27 septembre.
[Edit 28 septembre] Bernard Squarcini a été mis en examen pour trafic d’influence et détournement de fonds publics, dans une enquête sur ses activités depuis sa reconversion dans le privé. Il est également mis en examen pour d’autres chefs comme faux en écriture publique et usage, recel de violation du secret de l’instruction et atteinte au secret des correspondances par personne dépositaire de l’autorité publique.

Et de deux. Après la garde à vue de l’ancien directeur de la police judiciaire parisienne, Christian Flaesch, ce lundi 26 septembre, c’est au tour de l’ancien patron du renseignement intérieur français, Bernard Squarcini, 60 ans, d’être auditionné. Quelques heures après son comparse, Bernard Squarcini a été interpellé dans la même enquête, ouverte par le parquet de Paris, notamment pour « violation du secret de l’instruction », « entraves aux investigations », « trafic d’influence » et « compromission ». Peu d’infos filtrent sur les raisons de cette enquête.

Les perquisitions menées, en avril dernier, au domicile du « Squale », ce très proche de Sarkozy, et dans ses bureaux, dans le cadre de plusieurs autres enquêtes, dont celle du présumé financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, ont conduit à l’ouverture de cette information judiciaire dont on sait encore peu de choses. De nombreux documents ont toutefois été saisis à cette occasion par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.

Parmi ces documents, selon le Monde, certains permettent de le soupçonner d’avoir utilisé ses réseaux au sein de la police au profit des intérêts de son propre cabinet de consultant, le cabinet Kyrnos, fondé en 2013, et des entreprises privées auxquelles il a facturé ses services.

Selon France Info, un contrat signé avec le géant américain de l’industrie du tabac, Philip Morris, pourrait notamment être au centre des accusations. Selon une source proche du dossier citée par France info, les enquêteurs cherchent à savoir dans quelle mesure il a pu encourager la police marseillaise à lutter contre la contrebande de cigarettes afin de servir les intérêts de Philip Morris.

Squarcini et les affaires

Ce n’est pas la première fois que son nom apparaît mêlé à la justice. Dans un volet de l’affaire du cercle de jeu Wagram, du nom d’un établissement de jeux parisien contre lequel une enquête a été diligentée entre autres pour « blanchiment » et « extorsion de fonds » , Squarcini est soupçonné d’avoir demandé le placement d’un policier sur écoute. En 2008, reconnu coupable dans l’affaire des « fadettes » de deux journalistes du Monde, dont il cherchait à remonter la source, il avait par ailleurs été condamné à payer 8.000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris. 

Christian Flaesch a quant à lui été entendu par la police des polices au sujet d’une possible violation du secret de l’enquête lorsqu’il était à la tête du 36 quai des orfèvres. Ce proche de Sarkozy a été nommé à la tête du « 36 » à son arrivée à l’Elysée en 2007, succédant à Frédéric Péchenard. En décembre 2013, il avait été remercié après avoir passé un coup de fil à Brice Hortefeux, son ancien ministre de tutelle, afin de le prévenir de sa convocation prochaine dans l’enquête sur le présumé financement libyen de la campagne sarkozyste en 2007 suite à la publication par Mediapart de documents sur le sujet. Mais sa garde à vue n’est pas liée à ce dossier et peu d’éléments ont filtré sur son origine.

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply