Une série de mails et de SMS récupérés in extremis par… les avocats de l’ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, confirment la très grande proximité entre les copéistes Jérôme Lavrilleux, à l’UMP, et Bastien Millot, cofondateur de Bygmalion. Jean-François Copé, cité dans un SMS sans équivoque, maintient n’avoir jamais rien su du système de fausses factures entre le parti et son prestataire.
Énième rebondissement dans l’affaire Bygmalion. Les défenseurs de Guillaume Lambert, l’ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2012, réclament l’annulation de sa mise en examen dans l’affaire des fausses factures impliquant la société événementielle Bygmalion. La raison ? Des centaines de mails et de SMS qui, selon les avocats, leur auraient été dissimulés par le juge d’instruction Serge Tournaire, comme le révèle le JDD dans son édition de ce dimanche 25 septembre. Or, ces échanges électroniques montrent une proximité personnelle et professionnelle entre Bastien Millot, cofondateur de Bygmalion, et Jérôme Lavrilleux, ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé, patron de l’UMP à l’époque des faits. Stockés sur des disques durs, ces échanges sont d’autant plus précieux que Jérôme Lavrilleux a effacé tous ses mails datés de la campagne présidentielle.
Rendez-vous chez maman et dîners avec « JFC »
Même si les documents retrouvés sont pour l’essentiel postérieurs à cette campagne, ils éclairent d’un jour nouveau la complicité qui unit les deux copéistes, l’un à l’UMP, l’autre chez Bygmalion. En octobre 2013, Bastien Millot se rend « discreto » au siège de l’UMP par une porte dérobée, avec le véhicule et le chauffeur de Lavrilleux. La même année, il est question de la taille de costume et de souliers de Jérôme Lavrilleux, effets qu’il est invité à venir chercher « chez Byg ». Sans oublier ces « docs urgents » que l’un est prié d’aller récupérer chez la mère de l’autre. Logiquement, les deux acolytes évoquent aussi Jean-François Copé, alias « JFC », avec qui il leur arrive de dîner.
Une proximité gênante quand on sait l’énergie avec laquelle Jean-François Copé a toujours assuré ne rien savoir des fausses factures entre l’UMP et Bygmalion, tout comme Bastien Millot. Un message de Lavrilleux à Millot en particulier jette le trouble. L’écrit date du 10 novembre 2013, soit après la campagne présidentielle, mais ne laisse guère de doute sur la conscience des difficultés de trésorerie de son parti par le patron de l’UMP de l’époque : « JFC a deux obsessions : 1. Il me faudrait de bons sondages. 2. Je m’en sors pas question €€ ».
Copé n’a rien vu, rien entendu
Sur « ces question d’euros en 2013 », « j’imagine qu’il s’agissait des difficultés financières normales liées à l’UMP après une année de défaite électorale », répond Jean-François Copé au JDD. Pour le reste, les 20 millions de fausses factures, « personne ne m’a rien dit, répète Jean-François Copé. Dans cette affaire, j’ai été trahi par Jérôme Lavrilleux et d’autres, voilà tout ».
Fort de ces éléments nouveaux, les avocats de Guillaume Lambert crient au scandale et déposent une demande de nullité pour leur client devant la chambre d’instruction. Quelle que soit l’issue de cette procédure, les juges d’instruction Serge Tournaire et Renaud Van Ruymbeke ont la possibilité de renvoyer en correctionnelle les 14 mis en examen du dossier à compter du 5 octobre. Parmi eux, un certain Nicolas Sarkozy.
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