Migrants : quand la droite double l'extrême-droite

Le plan de répartition des migrants de la « jungle » de Calais sur l’ensemble du territoire présenté par le gouvernement a provoqué une vague de violentes protestations. Laurent Wauquiez, le patron des Républicains, joue la surenchère avec le maire FN de Hénin-Beaumont. C’est dire…

A sept mois de la présidentielle, tous les chemins politiques mènent en bord de Manche. François Hollande y est attendu lundi 26 septembre pour la pose de la première pierre de Calais Port 2015. L’occasion de se féliciter du démantèlement prochain de la « jungle » de Calais, ce camp où plusieurs milliers de migrants (7 000 selon le gouvernement), s’entassent, arrêtés là sur la route de l’Angleterre. Son ancien adversaire de 2012, Nicolas Sarkozy l’a précédé, dès le mercredi 21 septembre. « Je crois pouvoir parler d’une situation que je connais et que j’ai gérée. J’ai démantelé Sangatte, moi. Ni Mme Aubry ni le gouvernement n’avaient daigné se déplacer à Sangatte pour soulager la population », a-t-il fanfaronné.

On se presse à Calais. Et, à son corps défendant, la ville portuaire, impuissante devant l’afflux de réfugiés, est devenue le chaudron des mauvaises passions françaises. Désormais, quand le patron par intérim d’un parti d’opposition cherche un peu de visibilité médiatique, il se rue sur une note interne, un plan de répartition des migrants de la « jungle » préparé par le ministère de l’Intérieur. Laurent Wauquiez, ancien ministre, y a vu contre toute évidence la promesse de « mini-Calais » dans toute la France, s’amusant même à publier une carte de l’Hexagone où le nom de la sous-préfecture est dupliqué à l’emplacement de chaque grande ville. Comme si cela ne suffisait pas, il a également lancé une pétition tout en nuances baptisée « Non à la création de jungles sur l’ensemble du territoire national ». Mise en ligne le vendredi 16 septembre dans l’après-midi, elle n’avait recueilli « que » 20 000 signatures le lundi suivant.

Les opposants au plan Cazeneuve ne savent, il est vrai, plus où donner de la tête. A Fréjus, aux «Estivales» de Marine Le Pen, Steeve Briois, débordé sur sa droite, a lancé son association Ma commune sans migrants, une initiative qui aurait été validée par la patronne du FN avant que Wauquiez ne diffuse la sienne… L’élu de Hénin-Beaumont enjoint à tous les maires, FN, LR ou sans étiquette, qu’importe, de faire voter dans leur ville une charte selon laquelle « ils s’engagent à s’opposer à l’accueil des migrants, qu’ils soient consécutifs à la mise en œuvre par l’Etat français de l’accord européen de relocalisation, ou au démantèlement de la « jungle » de Calais ».

Hystérisation du débat

Un parallélisme des formes dont s’est emparé Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France, élu, on s’en souvient, grâce aux voix socialistes. « Des militants sont venus me voir ce week-end en me disant : « On ne comprend pas bien, c’est quoi la différence entre la pétition de M. Wauquiez et l’association lancée par M. Briois ? » Eh bien je n’ai pas su leur répondre », a-t-il déclaré. Dans l’entourage de Bernard Cazeneuve, on s’étrangle…

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