Derrière la fausse alerte attentat qui a mobilisé un très important dispositif policier ce samedi 17 septembre au coeur de Paris, se cacheraient deux adolescents adeptes du « swatting ». Depuis, ils se vantent sur les réseaux sociaux et auprès des médias, persuadés de ne pas se faire prendre… Un adolescent de 16 ans vient d’être interpellé.
« Swatter« , action constistant à faire intervenir la police au domicile de quelqu’un à qui l’on veut nuire. Ou la version très aggravée du canular téléphonique. Telle serait l’origine de la fausse alerte attentat qui a duré 34 minutes ce samedi 17 septembre dans le quartier des Halles à Paris. Selon les informations du Parisien et de l’Obs ce lundi, deux individus se présentant comme des adolescents de 16 et 17 ans fanfaronnent sur les réseaux sociaux en revendiquant ce « swatting ». Ils n’hésitent pas non plus à répondre aux médias pour se vanter.
Samedi, à 16h14, l’appli officielle du gouvernement SAIP, qui vise à alerter ses utilisateurs en cas de suspicion d’attentat, s’est déclenchée, annonçant un « attentat » aux abords de l’église Saint-Leu, dans le 1er arrondissement parisien. De nombreux policiers et gendarmes ainsi qu’un hélicoptère se sont déplacés pour boucler le quartier avant de lever l’alerte une grosse demi-heure plus tard.
Derrière cette fausse alerte, donc, se cacheraient ces deux ados vantards qui, jusqu’à dimanche soir, s’appelaient « Tylers Swatting » et « Taylers WB » sur leurs pages Facebook. Selon l’enregistrement audio consultés par nos confrères, l’un d’eux a réussi à se faire passer pour un « père Mathis » de la paroisse Saint-Leu mais également à faire provenir l’appel de l’église pour flouer la police. Cuisiné en ligne par trois policiers successifs durant une vingtaine de minutes, son récit est suffisamment crédible pour provoquer l’intervention des forces de l’ordre.
Une heure avant le déclenchement de l’alerte, « Tylers Swatting » annonçait sur Facebook : « Dans 10 minutes, je swatt l’église ».
Deux heures après les faits, le même jubilait sur le réseau :
« Buzzer » serait leur motivation première. Le parquet de Paris, lui, a ouvert une enquête pour « dénonciation de crime imaginaire » et « divulgation de fausses informations afin de faire croire à une destruction dangereuse ». Ce qui les fait encourir deux ans de prison et 30.000 euros d’amende.
Les deux ados ont expliqué aux médias que leur « projet initial » était de « swatter une mosquée » avant d’estimer « qu’après Saint-Etienne-du-Rouvray, ça marcherait mieux avec une église« . Et de continuer de fanfaronner :
« On n’est pas traçable, on utilise des serveurs cryptés. On est à moins de deux heures de Paris, on n’a pas peur de la police. »
Sur son compte Facebook, Grégory Chelli alias Ulcan, le hacker qui avait défrayé la chronique en popularisant la technique du « swatting », a balancé le prénom et le numéro de téléphone portable de l’un des deux supposés auteurs du canular, comme l’a repéré David Perrotin, journaliste à Buzzfeed. Il justifie ainsi son geste, en s’adressant à l’auteur présumé et en indiquant : « J’ai vu qu’en faite tu n’es pas juif, tu as mis « travail a armee d’Israel » sur Facebook uniquement car tu es fan de moi. Tu as meme des propos antisémite sur pas mal de post (sic) ».
Depuis que l’Obs a publié l’entretien avec les deux hackers, celui qui s’était acharné contre un journaliste de Rue89 a entrepris de donner une leçon aux deux adolescents, décrits dans l’article comme « admirateurs du hacker franco-israélien Grégory Chelli, alias Ulcan ». Dans un premier temps, Ulcan, tout en signifiant que les auteurs n’ont rien à voir avec son site « Violvocal » et en se vantant d’avoir déniché leur identité en 20 minutes, expliquait refuser de « dénoncer un petit frère juif de 16 ans, pour faire plaisir au journalopes. »
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