Prison d'Osny : 4 détenus éloignés de l'unité pour radicalisés par mesure de sécurité

Deux semaines après la violente agression d’un surveillant de la prison d’Osny, au sein du quartier dédié aux détenus radicalisés, quatre autres détenus ont été transférés vers différents établissements pénitentiaires à cause de la « menace » qu’ils représentaient. Ces unités spéciales posent toujours question.

Vive tension dans l’unité dédiée aux détenus radicalisés de la prison d’Osny. Deux semaines après l’agression d’un surveillant – un jeune homme de 24 ans avait tenté de l’égorger puis a expliqué avoir voulu « passer à l’acte au nom de Daech » – quatre nouveaux détenus ont été sortis d’urgence vendredi 16 septembre de la maison d’arrêt et envoyés vers les quartiers d’isolement d’autres établissements pénitentiaires. Selon une source syndicale du Parisien, des écoutes auraient permis de déceler un risque imminent pour le personnel. La chancellerie évoque des « menaces« .

Pour les syndicats, il s’agit d’une nouvelle preuve des « limites » de ces unités de prévention de la radicalisation, qui ont vocation à regrouper les détenus radicalisés et à les isoler des autres. A l’inverse, les services du garde des Sceaux y voient la preuve de l’efficacité du « renseignement pénitentiaire et des mesures de sécurisation qui ont été suivies« , qui ont permis d’empêcher ces quatre individus de passer à l’acte.

Dimanche 4 septembre, l’islamiste Bilal Taghi avait tenté d’égorger un surveillant de prison avant de déclarer agir au nom de Daech. Trois autres détenus avaient été placés en garde à vue et des doutes sur une action terroriste concertée à l’intérieur même de la prison demeuraient.

Cette agression avait relancé le débat autour de ces quartiers spécifiques expérimentés actuellement à Osny mais aussi à Fresnes, Fleury-Mérogis et Lille-Annoeullin. Plusieurs syndicats, dont FO et l’UFAP UNSa Justice demandent « l’arrêt immédiat » de ce qu’ils appellent une « hérésie » et « la mise en place de structures adaptées et sécurisées ».

Ces unités dédiées sont suspectées, dans les conditions actuelles, de ne pas isoler véritablement les détenus radicalisés des autres détenus, tout en favorisant, explique à Marianne Yoan Karar, secrétaire local de FO Fresnes, l’émergence de « noyaux durs » voire d’un « caïda » prompt à exercer des pressions, en particulier sur les surveillants.

Les surveillants de prison de la maison d’arrêt d’Osny ont décidé de manifester lundi matin pour réclamer du personnel supplémentaire.

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