La cascade de livres publiés par des journalistes et remplis de confidences du chef de l’Etat confirme une forte dépendance à la presse, qui n’a fait que s’amplifier depuis le début de sa carrière politique. Au gré des jeux de pouvoir.
«Chut ! C’est le président !» Au début du quinquennat de François Hollande, l’injonction faisait encore son petit effet dans les rédactions. On gardait le silence pour que le rubricard estampillé «Elysée» qui paraissait si bien en cour puisse enfin recueillir les révélations exclusives de la meilleure source.
Puis, dès septembre 2014, Valérie Trierweiler révélait le pot aux roses dans son ouvrage Merci pour ce moment : le président converse régulièrement au téléphone, par SMS ou de vive voix, avec «plus de 70 journalistes». Du jamais-vu sous la Ve République.
La livraison éditoriale de cet automne confirme ce penchant jusqu’à l’overdose. Une cascade de livres écrits par des représentants de la presse, consacrés au président et abondés par le chef de l’Etat en personne, sont publiés : Conversations privées avec le président, d’Antonin André et Karim Rissouli ; le Premier Secrétaire de la République, de Cyril Graziani ; Ça n’a aucun sens, d’Elsa Freyssenet. Sont encore attendus les ouvrages de Gérard Davet et Fabrice Lhomme et de Marie-Eve Malouines. Une bibliographie souvent éloignée de l’hagiographie. Mais qu’importe, François Hollande continue à ouvrir la porte de son bureau. Et plus il «joue» la transparence, plus il est invisible dans les sondages…
Depuis quatre ans, impuissants et résignés, les conseillers élyséens se contentent de repérer sur l’agenda privé du président les rendez-vous accordés à la presse. «Des déjeuners avec des éditorialistes ou des rédacteurs, des cafés, des entretiens, cela n’arrête pas», souffle l’un d’entre eux. Au point, pour ce collaborateur, d’établir, de guerre lasse, ce diagnostic : «une addiction forte à la presse qui ne peut pas se guérir».
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