Macron se dit "progressiste", mais de quel progrès parle-t-il ?

L’ancien ministre entend substituer le clivage conservatisme-progressisme au couple droite-gauche. Mais encore faut-il s’entendre sur la notion de progrès…

Quand il entend substituer le couple conservatisme-progressisme au couple droite-gauche comme axe majeur de la politique française, Emmanuel Macron ne fait en apparence que reprendre à son compte une idée ancienne. C’est ainsi par exemple que François Goguel a pu décrire toute l’histoire politique de la IIIe République à partir d’une opposition majeure entre parti de l’ordre et parti du mouvement, un schéma somme toute très proche de celui de l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande.

Mais on ne saurait s’arrêter à ces similitudes apparentes. Ce qu’Emmanuel Macron entend affirmer par ce changement d’appellation, c’est que toute la gauche n’est pas progressiste et que toute la droite n’est pas conservatrice ; c’est que les progressistes appartiennent aux ailes modérées de chacun des deux camps, et que ce sont ces deux ailes modérées, entre lesquelles passe le clivage gauche-droite, qu’il faut rassembler en un grand parti de gouvernement. Derrière cette démarche et malgré qu’il en ait, se profile le vieux rêve centriste de la conjonction des centres : réunir en somme la gauche de la droite et la droite de la gauche contre la droite de la droite et la gauche de la gauche.

Je ne reviendrai pas sur les difficultés propres au centrisme, que j’ai maintes fois exposées ici. Je voudrais seulement, pour éviter toute mystification, que l’on s’entende sur cette notion de progrès.

On peut, dans le champ politique, distinguer trois faciès différents du concept : le progrès économique, le progrès social, le progrès culturel et moral. Le premier est celui qui permet l’accroissement de la production ; le deuxième, celui qui permet l’amélioration des conditions matérielles de l’existence ; le troisième, celui qui conduit à la justice entre les hommes et à l’unité du genre humain.

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