Vaucluse : le PS passe son tour à une élection partielle

Le Parti socialiste a décidé ne pas présenter de candidats pour une élection départementale partielle prévue début octobre à Orange, dans le Vaucluse. Un cas symptomatique de la marginalisation croissante de la gauche dans le Sud-Est, réduite à assister impuissante au duel droite/extrême droite.

« Ce ne fut pas une décision simple à prendre », insiste la fédération socialiste du Vaucluse dans son communiqué. Le PS a annoncé jeudi 15 septembre qu’il ne présenterait pas de candidats à une élection départementale partielle qui doit avoir lieu les 2 et 9 octobre, à la suite de l’invalidation du résultat de 2015. « Compte tenu des résultats de la gauche dans ce territoire, de l’impossibilité de déboucher sur un accord de 1er tour avec nos partenaires traditionnels et dans un esprit de responsabilité, le Parti socialiste préfère ne pas ajouter de la division à la division », écrit la fédération du 84, appelant « tous les républicains à faire barrage à l’extrême droite ».

L’élection départementale du canton d’Orange, qui s’est tenue en mars 2015, avait été annulée par la justice administrative sept mois plus tard. Une annulation confirmée par le Conseil d’Etat le 6 juillet dernier. C’est le clan de Jacques Bompard, député-maire d’Orange et fondateur de la très droitière Ligue du Sud, qui s’était imposé. Yann Bompard, fils de Jacques, et Marie-Thérèse Galmard avaient devancé de six voix le binôme Front national, qui a contesté en justice la régularité du second tour. Un duel entre extrêmes qui laisse le PS impuissant. D’autant que, comme quasiment partout en France, la gauche est morcelée à Orange. Pour le scrutin du 2 octobre, les écolos et le Front de gauche présentent chacun un binôme… D’où le choix des socialistes de « ne pas ajouter de la division à la division ».

L’affrontement droite-FN devient la routine

Cet épisode peut paraître anecdotique, mais il illustre plus généralement la marginalisation de la gauche dans le Sud-Est, où la vie politique se résume désormais souvent à un affrontement entre la droite et le FN. « Dans un système désormais tripartite, la désunion à gauche fait le jeu de l’extrême-droite. Partir séparément c’est jouer contre notre camp », martèle le PS Vaucluse, sans succès.

Les élections régionales de décembre 2015 ont pourtant sonné comme le plus terrible des avertissements. Relégué en troisième position derrière le FN de Marion Maréchal-Le Pen et la liste Les Républicains de Christian Estrosi, le candidat PS Christophe Castaner a dû se résoudre à se retirer et appeler à voter pour ce dernier au second tour. Mais si elle a fait basculer la région grâce à ce soutien, la droite est elle aussi menacée par la recomposition électorale en cours. Dans le Vaucluse, fief de Marion Maréchal-Le Pen où le FN enchaîne les cartons depuis plusieurs années, PS et LR ont fait quasiment jeu égal au premier tour (18% environ), balayés par la tornade frontiste (44%). Désormais, dans le Sud-Est, c’est mission survie pour les deux partis de gouvernement.

 

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