Depuis hier, lundi 12 septembre, le Dalaï Lama, chef spirituel des Tibétains, est en visite en France, à Strasbourg. L’occasion pour Marianne de rappeler les scandales sexuels et financiers que traîne derrière lui le lama Sogyal Rinpoché depuis de nombreuses années, révélés notamment par un livre publié cette semaine. Le Dalaï Lama est au courant, mais hélas, se tait.
Durant sa visite à Strasbourg, le Dalaï Lama donnera notamment une conférence sur l’une des notions les plus importantes du bouddhisme : la compassion. Mais à quelques centaines de kilomètres de là, près de Montpellier, le lama tibétain Sogyal Rinpoché fait une interprétation toute personnelle de ce concept. Humiliation de ses disciples, coups, et esclavage sexuel de jeunes et jolies femmes, Sogyal Rinpoché traîne depuis de nombreuses années une réputation qui va à l’encontre des principes fondamentaux de sa religion. En 2011, Marianne évoquait pour la première fois les scandales financiers et sexuels liés au gourou. Son association, Rigpa, avait menacé de porter plainte, puis plus rien.
Cinq ans plus tard, en février dernier, Olivier Raurich, qui a été le bras droit de Sogyal Rinpoché pendant 30 ans, confirmait dans nos colonnes tout ce que les témoins avaient révélé à l’époque. Despotique et violent, le « maître » use de son emprise psychologique pour abuser de jeunes femmes crédules. « Tout cela était officiellement justifié par le concept de ‘folle sagesse’, selon lequel les grands maîtres peuvent commettre des actes incompréhensibles pour le commun des mortels », expliquait alors Olivier Raurich.
Pour Marion Dapsance, docteur en anthropologie des religions, et auteur d’une enquête sur le sujet à paraître le 15 septembre, le Dalaï Lama aurait pu mettre fin à ce type d’abus, dont il était parfaitement au fait. « En 1996, il a été question d’établir une « charte de bonne conduite » pour les lamas qui enseignent le bouddhisme en Occident. Il a refusé de la signer. Il ne veut sans doute pas donner l’image d’une communauté désunie », analyse-t-elle. Certains affirment que, dans le privé, le chef spirituel aurait réprimandé Sogyal Rinpoché à plusieurs reprises. Ce qui ne l’a nullement empêché de venir, en 2008, inaugurer le temple de Lerab Ling en grandes pompes. Carla Bruni, Alain Juppé, Bernard Kouchner ou encore Rama Yade se pressaient à l’époque pour faire partie de la photo. « Qu’en est-il de la compassion face à ce qui se passe dans ces centres ?« , interroge Marion Dapsance. Rinpoché peut encore compter aujourd’hui sur le silence coupable du Dalaï Lama.
*Les dévots du bouddhisme, de Marion Dapsance
Editions Max Milo
19,90 €
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