Une primaire, quelle primaire ? Ce mercredi soir à Vendôme, Nicolas Sarkozy n’a pas dit un mot de la compétition qui l’oppose à Alain Juppé et les autres.
Il ne boit pas, il ne fume pas, mais qu’est-ce qu’il en mange… A tous les coups, d’ailleurs, ça marche: pour faire plaisir à Nicolas Sarkozy, offrez-lui des chocolats. C’est donc avec une boîte de douceurs que son ami centriste Maurice Leroy l’accueille dans sa ville de Vendôme ce jeudi. Nicolas Sarkozy rougit une première fois. Lorsqu’il découvre que les chocolats sont de la marque Patrick Roger, dont il aime tant les initiales présidentielles (P.R), Nicolas Sarkozy rougit une deuxième fois. Ah, ces centristes, toujours aussi attentionnés…
Nicolas Sarkozy se voit déjà de retour à l’Elysée, et à l’écouter, tout cela n’est qu’une question de formalités. Du ralliement de l’ancien ministre Leroy à son ancien président Sarkozy, il ne faisait aucun doute, pas beaucoup moins d’ailleurs que ceux annoncés de Hervé Marseille et André Santini. Nicolas Sarkozy gouvernera avec les centristes avec lesquels il a gouverné, ceux qui respectent sa définition à lui: « le vrai centre ce n’est pas celui qui est à droite quand il se lève le matin parce qu’il en a besoin et à gauche quand il se couche car il en a besoin« . Une allusion à François Bayrou, bête noire du candidat à la primaire présidentielle, que Nicolas Sarkozy parvient péniblement à faire siffler dans ce meeting: « le vrai centre, celui avec lequel j’ai eu l’honneur de gouverner la France, pas celui qui a appelé à voter pour François Hollande« .
Nicolas Sarkozy garde la dernière présidentielle en travers de la gorge, et tient la prochaine pour seul horizon. Ravi des récentes attaques de François Hollande à son égard, l’entourage de Nicolas Sarkozy se réjouit de la dualité médiatique qui s’installe: « l’adversaire de Hollande, c’est Sarkozy. Comme au judo, il a besoin d’un partenaire à son niveau« , explique le directeur de campagne Gérald Darmanin. Tous deux complices dans leur détestation mutuelle, l’un s’accroche à l’autre afin de faire oublier leur ennemi commun: Alain Juppé.
Dès le début de son discours, Sarkozy attaque Hollande bille en tête et prévient qu’il ne se livrera pas à de la « politique politicienne » après les attentats « sous prétexte de campagne présidentielle« . Peu scrupuleux en matière de paradoxes, il promet quelques secondes plus tard qu’il fera voter la déchéance de nationalité une fois élu candidat président. Il promet également qu’il ira voir Angela Merkel le lendemain de son élection pour renégocier Schengen.
Il promet, il promet, il promet. Quarante-cinq minutes de discours durant lesquelles il ne fut jamais question de la primaire. Nicolas Sarkozy connaît pourtant les sondages, sait que ceux-ci le donnent toujours perdant face à Alain Juppé: « quand les courbes se croiseront, ils se précipiteront tous« , s’est-il amusé ce midi à propos des derniers récalcitrants. Nicolas Sarkozy sait qu’il est donné perdant mais veut donner l’image d’un homme déjà désigné candidat. Sarkozy voudrait faire oublier la primaire qu’il ne s’y prendrait pas autrement…
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