VIH : François Hollande, un président séro-solidaire ?

Pays pionnier de la lutte contre le sida, tant au niveau scientifique, médical que diplomatique, la France serait-elle sur le point de baisser les bras alors que la victoire est si proche ?

Alerte sanitaire, le Président Hollande est menacé par une épidémie d’un nouveau genre, celle de l’indifférence face aux 3.300 décès par jour dus à l’épidémie du sida dans le monde. Une fiction ? Pas vraiment !

En effet, la France de François Hollande est quasiment le seul pays riche à ne pas avoir augmenté sa contribution financière à la lutte mondiale contre le sida depuis 5 ans. Ce qui lui a valu d’être sifflée à la cérémonie d’ouverture de la Conférence mondiale contre le sida qui s’est tenue en juillet dernier à Durban en Afrique du Sud. De l’autre côté de l’Atlantique, le Canada de Justin Trudeau et les Etats-Unis de Barack Obama ont fait le choix contraire : ils ont décidé d’intensifier leurs efforts financiers. De même, côté européen, l’Italie et le Luxembourg se sont engagés à augmenter leur contribution pour en finir pour de bon avec le sida.

Car, oui, on peut en finir avec le sida. Pas besoin d’attendre un vaccin miracle. La solution consiste à généraliser les antirétroviraux. Aujourd’hui, les traitements ont atteint une telle efficacité qu’ils permettent aux personnes vivant avec le VIH de rester en bonne santé et de ne plus être contaminants pour les autres. Mais plus de la moitié des personnes séropositives dans le monde n’ont pas accès à un traitement. Résultat, le virus continue de se propager, provoquant 5.740 nouvelles infections chaque jour dans le monde. Ce qui fait défaut ? Les financements pour déployer des campagnes de dépistage et des programmes de soins dans les pays en développement !

Selon l’ONU, il manque 6 milliards d’euros par an supplémentaires pour se débarrasser du sida. Soit à peine 0,01% du PIB mondial ! C’est une opportunité historique rendue possible grâce aux immenses progrès scientifiques réalisés depuis 30 ans contre le virus. Si les dirigeants de la planète ne la saisissent pas maintenant, c’est l’épidémie qui regagnera du terrain. Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, les a déjà prévenus : sans une augmentation des ressources financières d’ici à 2020, le nombre de morts du sida repartira à la hausse et le coût du dépistage et de la mise sous traitement sera encore plus élevé.

Pays pionnier de la lutte contre le sida, tant au niveau scientifique, médical que diplomatique, la France serait-elle sur le point de baisser les bras alors que la victoire est si proche ? Pour nos associations, il est urgent de créer un électrochoc. D’autant qu’un sondage IFOP a révélé en mai dernier que les Français veulent que la France en fasse plus pour la lutte mondiale contre le sida.

C’est ainsi qu’a été lancée « l’Epidémie d’indifférence ». Cette campagne de communication 100% digitale cherche à faire réagir l’opinion publique en renversant les stigmates de l’épidémie du sida dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et en invitant chacun d’entre nous à affirmer sa séro-solidarité et à interpeller le président Hollande par le biais d’une plateforme de mobilisation. Comme pour le sida, l’épidémie d’indifférence peut être stoppée grâce à une mobilisation citoyenne et une volonté politique hautement revendiquée.

Les 16 et 17 septembre prochains, les pays riches se réuniront à Montréal, au Canada, pour annoncer leur contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. François Hollande a déjà déclaré à la clôture du festival des Solidays, dans un communiqué du 26 juin, qu’il se contenterait de maintenir la contribution de la France comme il l’a fait en 2012.

Pourtant,  le Fonds mondial a fait ses preuves. Depuis sa création en 2002, il a sauvé 20 millions de vies et a permis de mettre sous traitement plus de 9 millions de personnes vivant avec le VIH. C’est une institution internationale unique en son genre qui mutualise les contributions des pays développés pour financer dans les pays en développement les programmes de prévention et de soin contre le sida, destinés notamment aux personnes les plus vulnérables (professionnels-les du sexe, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, usagers de drogues), même dans les contextes où celles-ci sont criminalisées.

Ne laissons pas l’épidémie d’indifférence gagner le Président Hollande. Affirmons tous-tes notre séro-solidarité et demandons-lui d’augmenter la contribution de la France pour construire ensemble un monde sans sida. Soyons #sérosolidaires !

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