L’ex-chef de l’Etat doit comprendre qu’il ne peut soumettre la santé chancelante de notre démocratie à sa seule soif de pouvoir.
(…)
Oui, c’est vrai, inquiété dans une foultitude d’affaires, Nicolas Sarkozy a jusqu’à présent récolté une collection de non-lieux. Il n’a jamais été condamné, ni même jugé. De même, répétons-le, l’ancien président de la République a droit, comme n’importe quel autre justiciable, au respect de la présomption d’innocence. Fort bien. Mais ce n’est plus le sujet. Entendons-nous bien, et au risque de surprendre, le destin de Nicolas Sarkozy nous importe peu. «Tout pour la France !» promet-il en couverture de son dernier opuscule. S’il dit vrai, l’ex-chef de l’Etat doit comprendre qu’il ne peut soumettre la santé chancelante de notre démocratie à sa seule soif de pouvoir.
Car ce qui est en cause désormais, ce n’est plus l’ambition, la carrière, l’avenir d’un individu, fût-il hors du commun. C’est la nature de notre régime politique et la solidité de nos institutions. En maintenant sa candidature à l’Elysée envers et contre tout, c’est ce fragile édifice que menace aujourd’hui Nicolas Sarkozy.
La démocratie est rongée par le doute grandissant du peuple. La défiance des citoyens à l’égard de leurs représentants et, au-delà, de l’ensemble des élites atteint des proportions inquiétantes, et voilà qu’une fois de plus le mauvais exemple vient de tout en haut : pour échapper à la justice, un ancien chef de l’Etat tente de reconquérir une intolérable immunité judiciaire.
(…)
Demain comme hier la République, ses valeurs et ses institutions ne méritent pas de dépendre du destin d’un seul homme quel qu’il soit, surtout lorsque l’intéressé se dit providentiel, et se révèle en être plutôt le boulet.
>>> Retrouvez l’intégralité de cet éditorial dans le numéro de Marianne en kiosques.
Il est également disponible au format numérique en vous abonnant ou au numéro via et
Powered by WPeMatico
This Post Has 0 Comments