Le futur centre d’hébergement de Forges-les-Bains, destiné à accueillir des réfugiés dans l’Essonne, provoque la colère des habitants de la commune. Les incidents se multiplient et font craindre une dangereuse surenchère dans l’opposition à ce projet.
C’est le projet de la discorde. Précédemment centre d’aide sociale à l’enfance mais inoccupé depuis quelque temps, le bâtiment doit se reconvertir en centre d’accueil destiné aux migrants. Bientôt, 91 personnes de 18 à 40 ans, réfugiés politiques et demandeurs d’asile, trouveront donc un logis à Forges-les-Bains, petite commune de 4.000 habitants dans l’Essonne. Bien qu’aucune date d’ouverture ne soit pour le moment communiquée, le centre sera géré par l’association Emmaüs Solidarité, qui mobilisera une équipe de 14 travailleurs sociaux pour assister les résidents temporaires et veiller au bon fonctionnement du dispositif.
Le bâtiment appartenant à la mairie de Paris et le projet ayant été lancé par l’Etat, la mairie de Forges-les-Bains s’estime contournée. Sur son site, un communiqué en date du 2 septembre déplore cette situation : « Nous subissons la décision prise par les services de l’Etat. La commune n’a pas été consultée par cette ouverture. » Pour autant, celle-ci s’est rangée à cette décision tout en exigeant de rencontrer les décisionnaires (préfecture, directions départementales, mairie de Paris et Emmaüs) avant d’organiser une réunion publique ce mercredi soir pour en informer ses administrés.
Ce rendez-vous, en présence de la mairie et de membres d’Emmaüs Solidarité, a souligné le niveau d’exaspération des habitants. Dans une salle comble, obligeant de nombreuses personnes à suivre la réunion de l’extérieur grâce à des haut-parleurs, rapportent nos confrères du Parisien, les insultes et les cris ont rythmé les échanges. Une réunion organisée face à l’escalade des tensions, marquée par ces derniers incidents en date : l’incendie vraisemblablement criminel – selon les premiers éléments de l’enquête – du bâtiment, dans la nuit de lundi à mardi, et l’inondation également volontaire des mêmes locaux samedi dernier.
Contactée par Marianne, Emmaüs Solidarité, chargée du projet, se refuse à communiquer pour le moment. « Nous ne voulons pas attiser davantage les tensions mais plutôt réfléchir à la meilleure façon de présenter le projet », explique l’association. « Hier soir, c’était un moment particulièrement difficile et violent, il nous faut nous concerter pour savoir comment répondre à ce qu’il s’est passé. » Même silence du côté de la mairie. Quant aux riverains, ils ont lancé une pétition pour s’opposer au projet. Interrogés par BFMTV à la veille de la réunion, selon le syndrome classique du « pas dans notre jardin », ils déplorent les dégradations tout en se plaignant de l’emplacement du centre d’accueil, jugé « trop proche » d’une école.
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