A La Baule, Juppé et Sarkozy à fleurets mouchetés

Devant un public très sage, Nicolas Sarkozy a clôturé une édition 2016 du campus de la Baule assez pauvre, après avoir « tapoté » dans son discours sur son adversaire principal de la primaire, Alain Juppé.

« Ils vont taper », avait prévenu Nicolas Sarkozy, samedi matin, lors d’une réunion à son QG de campagne. Force est de constater que les concurrents de l’ex-chef de l’Etat n’ont « tapé » personne, et que c’est Nicolas Sarkozy lui-même qui a « tapé », ou plutôt tapoté Alain Juppé ce dimanche 4 août lors du campus LR de la Baule. 
 
Comme d’habitude, Nicolas Sarkozy prévient dans son discours qu’il fera tout pour conserver « l’unité » du parti retrouvée sous sa présidence et assure qu’il s’empêchera toute « attaque personnelle ». Comme d’habitude, pourtant, il consacre une grande partie de son discours à sous-entendre que son principal adversaire dans cette campagne, Alain Juppé, est en réalité un homme de gauche.
 
« Je suis candidat à la primaire de la droite et du centre, pas à la primaire de droite et du centre et de la gauche », lance ainsi Nicolas Sarkozy devant un public baullois peu réactif. « Quand on veut mettre des idées de gauche dans un programme de droite, c’est la meilleure voie vers le conservatisme et l’immobilisme », assène l’ancien Président en direction de son ex-ministre des Affaires étrangères. 
 
« Une alternance sans baisse d’impôts n’est pas une alternance », répond Nicolas Sarkozy, qui promet 10% de baisse d’impôts sur le revenu. Une promesse critiquée par Alain Juppé la veille: « C’est presque Noël, mais comment on finance ? » avait demandé l’ancien Premier ministre. 
 
Alain Juppé n’était pas allé plus loin dans ses attaques, lui qui réclame « un débat, pas un pugilat » lors de cette primaire. « Ils vont taper, et je vais dire qu’on doit se rassembler », avait prévenu Nicolas Sarkozy à ses référents départementaux la veille à son QG de campagne. Le président démissionnaire du parti reste persuadé de gagner cette primaire. Toujours aussi sûr de lui, Nicolas Sarkozy voit les choses en grand pour les autres et surtout pour lui-même: « La France a besoin de grandeur. C’est comme les Etats-Unis, c’est John Wayne » a-t-il lancé en conclusion de son discours sous des applaudissements polis propres à la droite de l’Ouest français. « J’ai joué John Wayne dans tous mes films et ça m’a plutôt réussi », s’amusait l’acteur avant sa mort. Nicolas Sarkozy, lui, joue du Nicolas Sarkozy.
 
 
 
 

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