Interpellé en flagrant délit d’exhibition sexuelle dans un magasin de bricolage de banlieue parisienne, le député européen et vice-président du Modem devra démissionner du parti centriste, à la demande de son patron, François Bayrou. L’élu affirme désormais avoir « reconnu des choses fausses » auprès de la police et surtout ne s’être « jamais exhibé devant des enfants ».
La nouvelle révélée par RTL le 2 septembre et confirmée par l’AFP a surpris tout le landerneau politique : Robert Rochefort, eurodéputé et vice-président du Modem, a été arrêté le 31 août dans un magasin de bricolage de Vélizy (Yvelines) après avoir été surpris par un vigile en pleine séance masturbatoire près de deux adolescentes – qui n’ont pas vu la scène et n’ont donc pas porté plainte.
L’eurodéputé aurait reconnu les faits en garde à vue, expliquant aux policiers qu’il avait « besoin de se masturber » quand il était « en situation de stress ». Un passage aux aveux que Robert Rochefort a ensuite nié auprès de BFMTV, estimant avoir été « menacé » et avoir « reconnu des choses fausses » pour éviter de passer la nuit en prison. « Je ne me suis jamais exhibé devant des enfants« , assure-t-il. Interrogé précisément sur les faits d’exhibition, il a répondu un vague : « Dit comme ça, non. Mais effectivement, cela peut être interprété comme ça« . La procédure de composition pénale qu’il a acceptée lui évitera un procès ; l’eurodéputé est néanmoins susceptible d’être condamné à une amende et une injonction de soins.
Consterné, François Bayrou demande à son vice-président de démissionner
Quelles que soient les suites judiciaires, les explications de Robert Rochefort n’ont pas convaincu François Bayrou. Après avoir appelé son vice-président le 1er septembre, le patron du Mouvement démocratique a demandé à Robert Rochefort de quitter ses fonctions. Ce dernier pourra rester eurodéputé, mais sans l’étiquette du Modem. Selon RTL, François Bayrou juge l’affaire « folle », « grave » et serait « tombé des nues ». « On ne connaît jamais vraiment un homme », aurait déclaré l’ancien ministre de l’Éducation.
Proche de François Bayrou, Robert Rocherfort, 60 ans, est élu député européen de la circonscription du Sud-Ouest en 2009. Un an plus tard, il devient vice-président du Modem. Reconduit à la députation européenne en 2014, il est nommé vice-président de la commission du Marché intérieur et de la protection des consommateurs à Bruxelles.
Economiste, humaniste et… défenseur des enfantsÉconomiste de formation, talent précoce, Robert Rochefort est passé par l’École nationale de la statistique et de l’administration économique (ENSAE). En 1981, à 25 ans, il dirige la Direction des statistiques de l’Assurance maladie. Six ans plus tard, il prend la tête du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, le Credoc. Il y restera jusqu’en 2009, tout en étant nommé au Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre de 2006 à 2009. Se définissant comme « un humaniste dans l’âme », Robert Rochefort indique sur son site qu’il a voté au niveau européen « en faveur de la résolution sur la lutte contre la pédopornographie sur internet ». Et rappelle la nécessaire « garantie d’un environnement sûr pour le développement des enfants ».
Une boule puante malvenue pour le Modem
À quelques mois de la présidentielle, le cas Robert Rochefort ne fait pas les affaires de François Bayrou. Absent des débats, engagé dans un entre-deux inconfortable – soutien à Alain Juppé en cas de victoire de ce dernier à la primaire de la droite, candidature personnelle dans le cas inverse –, menacé par la vedette du moment Emmanuel Macron, l’ancien ministre de l’Éducation se serait bien passé de ce genre de publicité. On ne connaît jamais vraiment un homme.
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