Un élu FN retrouvé mort à Mantes-la-Ville dans une mise en scène sadomasochiste

Dominique Ghys, conseiller municipal FN de Mantes-la-Ville, dans les Yvelines, a été retrouvé mort à son domicile ce vendredi 2 septembre, poignets menottés, torse nu et entouré d’objets attestant des pratiques sadomasochistes. L’enquête doit encore déterminer la cause de sa mort et si quelqu’un se trouvait avec lui.

Drame sexuel à Mantes-la-Ville ? Un conseiller municipal FN de cette commune moyenne des Yvelines a été retrouvé mort à son domicile ce vendredi matin, poignets menottés et torse nu. Il s’agit de Dominique Ghys, adjoint chargé du sport, de la jeunesse et de la vie associative du maire Cyril Nauth. L’ex-éducateur issu du monde de l’aviron, âgé de 63 ans, avait été élu aux municipales de 2014. Il figurait également, aux régionales de décembre dernier, sur la liste Front national de Wallerand de Saint-Just.

L’homme a été trouvé « gisant sur le ventre » peu avant 08h30 à son domicile de Mantes-la-Ville, par un employé municipal qui lui servait ordinairement de chauffeur le matin, a indiqué le procureur de Versailles Vincent Lesclous. La porte étant « ouverte », l’agent de la ville avait pu pénétrer dans l’appartement, a-t-il précisé lors d’une conférence de presse au palais de justice de Versailles. Pompiers et police secours se sont immédiatement rendus sur les lieux mais il était déjà trop tard : l’élu « était mort depuis un certain temps déjà ».

« Des pratiques sexuelles de type sadomasochistes »

Le corps sans vie était entouré d’objets attestant des pratiques sadomasochistes, sans que l’on connaisse pour l’heure la cause du décès, a encore détaillé le magistrat. L’élu gisait sur le tapis de son salon, « à même le sol, les bras repliés vers le haut » et à chaque poignet, il portait « une sorte de bracelet de force pourvu de manilles et d’anneaux métalliques ». Il portait également « un collier autour du cou d’où partait une chaîne » mais « ses mouvements étaient libres, il n’était pas attaché au sens propre du terme », a précisé Vincent Lesclous. « Divers objets ou produits (…) ont été découverts autour du corps du défunt, qu’on peut rattacher sans équivoque à des pratiques sexuelles de type sadomasochistes et dans une pièce attenante au salon ont été retrouvés dans leur rangement divers objets attestant de pratiques usuelles de ce type », a-t-il poursuivi.

Des circonstances qui soulèvent évidemment l’hypothèse d’un jeu sexuel ayant mal tourné. Dans son appartement, où il vivait seul depuis quelques jours à la suite de l’hospitalisation de son épouse, aucune trace de lutte ni d’effraction n’a été constatée. Sur son corps, pas de traces non plus de coups ni de lésions, récentes ou anciennes. Reste à savoir si d’autres personnes se trouvaient avec l’élu au moment de sa mort, « qui remontait à plusieurs heures », selon Vincent Lesclous. Les enquêteurs, a-t-il dit, ne disposent pour l’instant que de « très peu d’informations sur sa vie personnelle ». L’agent municipal qui a trouvé le corps a été entendu dans la journée. Des prélèvements toxicologiques ont par ailleurs été effectués et une autopsie aura lieu lundi matin. La police judiciaire de Versailles est chargée de l’enquête, ouverte « en recherche des causes de la mort ».

Le souvenir de l’affaire Poulet-Dachary

Les circonstances de cette mort suspecte ne sont pas sans rappeler une affaire que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Le 29 août 1995, le directeur de cabinet du maire FN de Toulon, Jean-Claude Poulet-Dachary, avait été retrouvé mort dans sa cage d’escalier, après une chute peut-être précédée de coups. Le maire, Jean-Marie Le Chevallier, avait tenté d’accréditer la thèse d’un meurtre politique mais a été condamné en justice pour subornation de témoins. Finalement, l’enquête a mené devant la justice un certain Jean-Marc Pétroff, présenté à l’époque comme un « marginal », qui avait passé la nuit chez la victime et qui au cours de l’enquête avait déclaré entretenir des relations sexuelles tarifées avec elle. L’accusé a été condamné en 2006 à quinze ans de réclusion criminelle par les assises des Bouches-du-Rhône qui le jugeaient en appel.

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