Hollande ne préside pas, ne décide pas, ne tranche pas… mais qu'est-ce qu'il cause !

Il est le bavard de l’Elysée. Il ne trie pas les journalistes qu’il reçoit. Surtout, il ne trie pas ce qu’il raconte, et là, c’est nettement plus fâcheux.

Une mythologie française de moins. Les livres sur la politique vont bien finir par tuer la rentrée littéraire à force de se pousser du coude et d’occuper chaque automne les devantures des librairies. François Hollande, qui entretient avec la littérature des rapports plutôt distanciés, aura sans nul doute contribué à cette invasion barbare. C’est bien simple : on a fini par renoncer à faire la recension des ouvrages qui relatent les conversations privilégiées entre le chef de l’Etat et les journalistes. C’est le journal le Temps qui s’est écrié le premier «le roi est nu» en se demandant si l’hôte de l’Elysée ne finissait pas par consacrer 30 ou 40 % de ses journées présidentielles à recevoir les gazetiers. Et de souligner qu’il n’y a pas de service de communication puisque Hollande se charge lui-même et en direct de sa communication, une habitude qu’il avait déjà prise lorsqu’il était premier secrétaire du PS.

Ce point le différencie en partie de ses prédécesseurs, mais ce n’est pas le plus probant. Sur deux points, il marque vraiment sa différence. Le premier est qu’il ne trie pas qui il reçoit. Giscard goûtait les éditorialistes. Plus malin, Sarkozy s’était entiché des rubricards. Hollande reçoit qui lui demande et cela est d’autant plus aisé qu’il a gardé le même numéro de portable que lorsqu’il était Rue de Solferino. Le second point est qu’il ne trie pas ce qu’il raconte et, là, c’est nettement plus fâcheux. Hollande ne préside pas, il ne décide pas, il ne tranche pas, mais qu’est-ce qu’il cause ! Plus exactement, il bavasse avec l’orgueilleuse certitude d’être le seul à pouvoir trier le bon grain de l’ivraie. Jusqu’à présent, le résultat est… catastrophique. On attend encore les éléments permettant de composer le grand récit d’un quinquennat si désespérément monocolore.

Divulgation d’un document « Confidentiel défense »

Parmi les heureux élus, on compte deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Ces anciens enquêteurs de Mediapart ont écrit un livre sur Hollande, Un président ne devrait pas dire ça, qui doit être publié cet automne, fondé notamment sur une soixantaine d’entretiens. Le chiffre donne le vertige, mais ce qui suit encore davantage

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