La supplique du patron des sénateurs PS à Macron

La fébrilité gagne les rangs des hollandais depuis la démission cette semaine d’Emmanuel Macron du gouvernement. Après les charges de la garde rapprochée de François Hollande, le patron des sénateurs PS Didier Guillaume a adressé une lettre ouverte à l’impétrant pour lui demander de ne pas se présenter.

Rien ne va plus en Hollandie ! Après la démission, ce mardi 30 août, d’Emmanuel Macron du gouvernement, la fébrilité gagne les rangs des amis de François Hollande. Et après les lourdes charges contre le « félon » Macron, tour-à-tour qualifié d’« enfant gâté de la politique« , d’« ingrat » et même de « rat », les proches du président de la République, aux abois, tentent une autre stratégie. Plutôt que de cogner, attendrir, voire supplier l’ex-ministre de l’Economie, toujours très haut dans les sondages, de ne pas se présenter en 2017.

Ainsi Le Figaro publie-t-il ce jeudi une lettre ouverte de Didier Guillaume, patron des sénateurs socialistes et hollandais pure souche, adressée à Emmanuel Macron et aux sénateurs, pressant l’homme « en Marche » vers un éventuel destin présidentiel de lever le pied et de se ranger sur le bas-côté.

« La liberté ne s’affranchit pas du devoir de loyauté », écrit le sénateur de la Drôme, qui développe : « La liberté, pour moi, c’est celle qu’a eue François Hollande, en t’accordant sa confiance, en te nommant Ministre de la République, sur un poste éminemment stratégique, te permettant ainsi de faire découvrir ton talent aux Français ». Manière de rappeler à l’ingrat que c’est le chef de l’Etat qui l’a fait…

Mais ce qui intéresse vraiment ce proche du Président, c’est le risque d’une possible candidature Macron pour 2017. « Faire de la politique autrement, comme tu veux l’incarner, c’est répondre clairement, sans détour et sans langue de bois aux questions que posent les Français. Et après ton annonce, il en est une : si François Hollande est candidat à sa succession, le soutiendras-tu ? », demande, fébrile, Didier Guillaume.

« Nous ferons, tu feras, le jeu de Nicolas Sarkozy »

Soulignant que « le Président de la République, au-delà de toutes les difficultés qu’il aura affrontées dans ce quinquennat, a tracé ce chemin, et (qu’)il est aujourd’hui le plus légitime d’entre nous pour porter ce message », l’élu avance la menace Sarkozy : « Ne nous y trompons pas, si nous partons divisés, nous serons affaiblis. Nous ferons, tu feras, le jeu de Nicolas Sarkozy. C’est cela, le vrai danger qui guette notre pays ». Pas sûr que Macron, qui plaide justement, en écho aux aspirations d’une large partie de la population, pour casser (à sa manière) une bipolarisation déprimante et un retour du match retour Sarkozy/Hollande, soit sensible à l’argument…

Reste que Guillaume ne désarme pas : « Le camp de la réforme, le camp du progrès, aura besoin, pour gagner, d’agréger ses talents, pas de les éparpiller ». « Camp du progrès », « talent », un peu de flagornerie ne fait jamais de mal. Et de conclure : « Je compte sur toi pour continuer à mettre tes forces au service du collectif ». On imaginerait presque le sénateur verser une petite larme…

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