Un rapport remis cette semaine par une commission du Parlement britannique accuse les géants d’Internet de ne pas en faire assez pour empêcher les cyber-djihadistes de mettre à profit leurs services.
« La ligne de front moderne, c’est Internet. Ses forums de discussion et réseaux sociaux sont la sève de Daech et des autres groupes terroristes en matière de recrutement, de financement et de diffusion de leur idéologie. » C’est ce qu’estime le député Keith Vaz, président de la commission britannique des Affaires intérieures, dans le rapport rendu public cette semaine sur les manquements des géants d’Internet pour juguler l’utilisation de leurs services par les groupes terrroristes, Daech en tête. Et Keith Vaz de poursuivre :
« C’est en toute connaissance de cause que les grandes entreprises comme Google, Facebook et Twitter (toutes trois américaines, ndlr), se révèlent incapables de répondre à cette menace. »
Quant aux millions de vidéos supprimées par Google et aux quelque 235.000 comptes fermés ces six derniers mois sur Twitter, comme l’a annoncé le réseau social la semaine dernière, la commission estime qu’ils ne représentent qu’une “goutte d’eau dans l’océan”.
Le problème majeur pointé par ce rapport est le manque de moyens humains dont disposent Google, Facebook et Twitter pour surveiller le flux astronomique de publications et messages litigieux. Ainsi, il n’existerait que quelques centaines d’employés pour contrôler les agissements de milliards d’utilisateurs.
Face à ces accusations, chacun prêche pour sa paroisse. « Les terroristes et l’apologie du terrorisme ne sont pas autorisés sur Facebook et nous répondons rapidement et fermement aux signalements de contenus à caractère terroriste« , a réagi Simon Milner, un des responsables de Facebook au Royaume-Uni, affirmant que l’entreprise « travaille depuis des années avec des experts pour contrer » les discours extrémistes.
De son côté, un porte-parole de YouTube (filiale de Google) a assuré que la plateforme allait « continuer de travailler avec le gouvernement et les autorités judiciaires afin de définir comment mieux répondre à la radicalisation« . Quant à Twitter, la suppression récente de 235.000 comptes porte à 360.000 le nombre de comptes à contenu terroristes fermés depuis la mi-2015.
Pour améliorer la lutte, la commission du Parlement britannique recommande de renforcer les moyens de la police anti-terroriste chargée de la surveillance d’Internet, ou encore de faire appel aux créateurs de jeux vidéo pour contrer la propagande djihadiste…
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