Dans un entretien au « Monde » ce mercredi 24 août, le candidat à l’élection présidentielle étrille les thèmes de campagne de l’ex-chef de l’Etat. « Le potage quotidien de la haine des musulmans est servi ! » fustige-t-il encore. Jean-Luc Mélenchon estime en revanche que la multiplication des candidatures anti-Hollande à gauche fait ses affaires.
Nicolas Sarkozy ? « On connaît la recette : la peur et les surenchères sécuritaires. » La réaction de Jean-Luc Mélenchon à l’annonce de candidature de l’ancien chef de l’Etat et à son livre-programme orienté à droite toute est sans appel. Dans un entretien au Monde, ce mercredi 24 août, le député européen, lui aussi candidat à l’élection présidentielle, fustige les thèmes de campagne sarkozistes :
« Pour le menu peuple, le potage quotidien de la haine des musulmans est servi ! Pour le reste, Sarkozy, c’est la retraite à 64 ans et la suppression de la durée hebdomadaire du travail, c’est-à-dire une barbarie sociale effrayante. »
Jean-Luc Mélenchon réagit aussi à une autre annonce de candidature qui pourrait mordre sur son créneau : celle d’Arnaud Montebourg, qui a officialisé ses ambitions dimanche dernier. Mais l’ancien patron du Front de gauche assure que cela le « réjouit ». « Quand surgissent les candidatures d’Hamon, Montebourg, Duflot, Lienemann et Filoche, cela élargit l’espace pour d’autres thèmes. La première chose que ces candidatures disent, c’est que Hollande a échoué », assure Jean-Luc Mélenchon. Il ajoute :
« Quand vous en avez trois sur quatre qui parlent, comme moi, de VIe République, de sortir des traités européens, de transition écologique, ça améliore la crédibilité et l’écoute de mon programme. Ils travaillent pour moi. »
Jean-Luc Mélenchon, qui effectuera sa rentrée politique dimanche à Toulouse, confirme ainsi que l’Europe sera l’un des sujets phare de sa campagne. « Je veux faire de la présidentielle un référendum sur les traités européens », assène-t-il sans détour, en évoquant clairement la perspective d’une sortie de France de l’Union européenne :
« La solution, c’est de la changer pour répondre à nos besoins : plan A. Mais il faut être capable de la quitter pour pouvoir la changer : plan B. S’il n’y a pas de plan B, le plan A ne fonctionne jamais. »
Jean-Luc Mélenchon confirme dans Le Monde qu’il a fait évoluer sa ligne sur l’immigration depuis 2012. Celui qui louait alors « le métissage » semble aujourd’hui plus réservé sur la question. « L’immigration peut-elle être une chance pour la France ? » lui demande-t-on. « La question est piégée. A des moments oui et à d’autres non », répond l’eurodéputé. Et lorsque le quotidien lui demande s’il est « favorable à une politique des quotas, en fonction des besoins », Jean-Luc Mélenchon a cette réponse floue : « Parfois. Mais je le répète : quand les gens arrivent, il faut une politique humaine et les traiter dignement. C’est-à-dire les accueillir autrement que dans les conditions de la “jungle” de Calais. » Même si pour le candidat, « l’urgent est qu’ils n’aient plus besoin de partir de chez eux. Je suis pour la régularisation des travailleurs sans papiers mais pas pour le déménagement permanent du monde, ni pour les marchandises ni pour les êtres humains. Emigrer est une souffrance. »
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