La cuvée 2016 du candidat Montebourg

Arnaud Montebourg a confirmé ce dimanche après-midi sa candidature à la prochaine présidentielle lors de son rassemblement de Frangy-en-Bresse. Selon son entourage, l’ancien ministre du Redressement productif devrait passer par la primaire du Parti socialiste mais il ne l’a même pas mentionnée lors de son discours. Le « JDD » a détaillé ce dimanche matin les contours d’un projet axé sur la relance de l’économie.

Le suspens n’aura donc pas tenu jusqu’à la « fête populaire » de Frangy-en-Bresse où les 750 poulets prévus pour le banquet piaffaient d’impatience : Arnaud Montebourg sera bien candidat à la présidentielle de 2017. Reste à savoir quelle voie choisira l’ex-ministre de François Hollande pour tenter d’accéder à la fonction suprême. Lors de son discours ce dimanche après-midi, Montebourg s’est bel et bien déclaré mais il n’a pas mentionné la primaire :

« Je suis revenu pour agir, pour m’engager, et cette fois pour réussir. Je suis candidat à la présidence de la République française ! »

Primaire ou pas primaire, telle est la question

« Pour l’instant on parle bien d’une primaire au sein du PS », déclarait prudemment ce dimanche matin sur France Info Sylvain Matthieu, soutien du nouveau candidat. Selon le premier secrétaire du Parti socialiste de la Nièvre, la candidature d’Arnaud Montebourg se justifie face à un François Hollande qui « n’est plus socialiste » et avec qui il y a « de véritables différences idéologiques ».

« Tout le monde sait qu’Arnaud Montebourg est socialiste, a voulu rassurer Sylvain Mathieu, en opposition au « Je ne suis pas socialiste » d’Emmanuel Macron. il n’y a jamais eu aucune ambiguïté, il est fidèle aux valeurs fondamentales du socialisme ». Pourtant, dans sa livrée du jour, Le Journal du Dimanche évoque les propositions du candidat dans une ébauche de programme qu’Arnaud Montenbourg décrit comme « socialiste mais pas seulement ».

La relance de l’économie en étendard

Dans son « Projet France » décliné en 25 propositions et 4 chapitres, Arnaud Montebourg fait du Montebourg. Avec le « made in France » en étendard, le projet de l’ex-ministre du Redressement productif déroule 7 propositions pour relancer l’économie. Avec, en premier lieu, une mesure symbolique en forme de message au duo Hollande-Macron : l‘annulation de toutes les augmentations d’impôt décidées ces cinq dernières années pour les classes moyennes et populaires.

Les autres propositions à visée économiques doivent faire redémarrer la machine France : 10 à 20 % de l’épargne constituée par les contrats d’assurance-vie orientés vers l’investissement dans les PME, 80 % de certains marchés publics réservés aux PME ayant une activité sur le territoire national pendant 8 ans – en opposition frontale aux règles de Bruxelles -, création d’une banque nationale pour cautionner les emprunts des petites entreprises, programme de rénovation thermique des bâtiments publics, participation obligatoire dans les entreprises de moins de 50 salariés, dispositif incitatif d’aide à l’accession à la propriété pour les locataires en logement social.

Le projet d’Arnaud Montebourg s’attelle aussi à la lutte contre le terrorisme avec comme principale proposition le rétablissement du service national, civil ou militaire, pour une durée de six mois. Les réformes institutionnelles ne sont pas oubliées : Sénat constitué de citoyens tirés au sort, élection des députés à la proportionnelle intégrale et réduction de leur nombre, démission automatique de la haute administration à chaque alternance politique.

Déficit public, réglementations européennes, … : il est libre, Arnaud

Pour le reste, Arnaud Montebourg semble parti pour ne rien se refuser : Être prudent avec le porte-monnaie ? Son projet « ne s’interdit pas de dépenser de l’argent ». Les nationalisations ? « Ni un totem, ni un tabou ». Les réglementations européennes ? Le candidat demandera aux Français « un mandat de dépassement des traités européens et de refondation de l’Union européenne. » Le plafond de 3 % de déficit public autorisé par l’UE ? « Fin de l’austérité », répond l’ancien député bourguignon, qui milite également pour un gouvernement de la zone euro contrôlé par un parlement. La cuvée du Frangy-en-Bresse 2016 promet d’être singulière.

>> Cet article a été édité à 16h30 lorsqu’Arnaud Montebourg s’est officiellement déclaré candidat dans un discours à Frangy.

 

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