Pour une démocratie, il ne suffit pas de désigner son ennemi ; il faut aussi, pour le vaincre, le connaître. A cette fin, plusieurs parlementaires français, emmenés par Kader Arif et Jean-Frédéric Poisson, ont enquêté en profondeur sur le « califat » autoproclamé. Ils en tirent un rapport extrêmement précis des ressources du pseudo-Etat criminel. Marianne vous en livre, en exclusivité, les conclusions. Traitant autant des moyens matériels de Daech (armée, finances, etc.) que de ses armes immatérielles (la viralisation de sa propagande sur Internet). Un exercice de lucidité contre la barbarie. Extraits.
Tous les experts auditionnés par la Mission ont fait état de l’importance des stocks militaires pris par Daech lors de la conquête de la ville de Mossoul. Le secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale relevant que « l’essentiel des équipements militaires dont dispose Daech a été prélevé sur des stocks d’armes des armées régulières, notamment lors de la conquête des villes. Tant Saddam Hussein en Irak que Bachar al-Assad en Syrie avaient une stratégie de dispersion des armes sur le territoire ».
L’essentiel des matériels de Daech est constitué d’armes individuelles, de lance-roquettes et de mitrailleuses lourdes montées sur pick-up. En mai 2016, on estimait que Daech détenait au moins 60 000 fusils d’assaut : l’organiation Conflict armament research (CAR) a ainsi trouvé des M-16 d’origine américaine, des AKM 7.62 fabriqués en URSS dans les années 60 et 70, des M-80 d’origine chinoise, un fusil croate de sniper de type EM-992 ainsi que des armes de poing semi-automatiques de type Browning ou Glock d’origine belge ou croate. Daech disposerait également d’importants moyens antichars avec des centaines de lance-roquettes antichars et plusieurs dizaines de missiles antichars.
Pour les EEI, Daech utilise essentiellement des systèmes de voiture piégée appelés Vehicle-Borne Improvised Explosive Device (VBIED) : en cas d’attaque, ils précipitent des véhicules protégés par des plaques de fer à l’intérieur desquels se trouvent des combattants qui se font exploser une fois dans les lignes des adversaires. L’organisation a également fait la preuve de son extrême capacité à piéger des zones, essentiellement urbaines. […] Même si Daech se retire, la zone reste dangereuse et particulièrement difficile à reprendre. Plusieurs témoignages ont fait état de pièges dans les maisons abandonnées par Daech.
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