Le juge des référés a validé la décision de la mairie de Cannes d’interdire le burkini sur ses plages, allant notamment dans le sens du « risque de trouble à l’ordre public ». En parallèle, la commune de Lionnel Luca, dans les Alpes-Maritimes, a pris un arrêté similaire.
Deux associations – le Collectif de lutte contre l’islamophobie en France (CICF) et de la Ligue des Droits de l’Homme de Cannes – avaient saisi le juge des référés pour mettre fin à l’interdiction pour les femmes portant un burkini de se rendre sur les plages cannoises. Selon Nice Matin, le juge en a décidé autrement: l’arrêté pris par la municipalité LR de Cannes pour éviter les « risques de troubles à l’ordre public » est valide à ses yeux. Le burkini reste donc interdit de baignade ce 14 août.
Sur la forme, le tribunal des référés n’a pas retenu le caractère « d’urgence » mis en avant par les associations, car leur demande a été faite le 12 août pour une interdiction mise en place dès le 31 juillet. Le juge a également tranché sur le fond, et valide le principe de laïcité brandi par la mairie et risque de trouble à l’ordre public. Il écrit :
« Sont respectées les dispositions de l’article 1er de la Constitution (« La France est une République laïque ») qui interdisent à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers. (…)
Dans le contexte d’état d’urgence et des récents attentats (…) l’affichage de signes religieux ostentatoires (…) en l’espèce sous la forme de tenues de plage affichant leur religion, sont de nature à créer ou exacerber des tensions parmi les nombreux usagers du domaine maritime, de toutes confessions, qui fréquentent les plages de Cannes au mois d’août, et un risque de troubles à l’ordre public (…). »
L’avocat du CCIF a annoncé son intention de faire appel devant le Conseil d’Etat, estimant que « cette décision ouvre la porte à l’interdiction de tout signe religieux dans l’espace public ».
La décision de Cannes a en tout cas fait des émules. Dès le 12 août, c’est la commune de Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes, qui a pris à son tour un tel arrêté pour interdire l’accès aux plages aux femmes portant un burkini. C’est le député-maire LR Lionnel Luca, membre de la Droite populaire, qui a pris cette décision car on lui aurait « signalé » sur l’une de ses plages « un couple dont l’épouse se baignait habillée » :
« J’ai considéré que cela n’avait pas lieu d’être pour des raisons d’hygiène et que cela était malvenu compte tenu du contexte général. (…) La République, ce n’est pas venir à la plage habillé en affichant ses convictions religieuses, d’autant que ce sont de fausses convictions car la religion ne demande rien. »
L’aval de la justice à Cannes pourrait donner des idées à d’autres municipalités…
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