Saint-Etienne-du-Rouvray va-t-il devoir se résoudre à enterrer Adel Kermiche ?

Une semaine après l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, la question de l’inhumation du terroriste Adel Kermiche n’est pas résolue. Si le responsable de la mosquée de la commune ne veut pas « salir l’islam avec cette personne », il estime également que « tout être humain a droit à un enterrement digne ». Jusqu’ici, les communes récalcitrantes ont toujours dû enterrer les terroristes nés sur leurs terres.

L’enterrement du terroriste Adel Kermiche pose toujours question. Le 29 juillet, la communauté musulmane de Saint-Etienne-du-Rouvray, où le jeune homme est né et a assassiné le père Jacques Hamel, s’est opposée à ce qu’il soit inhumé dans l’un des carrés musulmans de la commune. Le responsable de la mosquée Yahia, Mohammed Karabila, a déclaré qu’il ne voulait pas « salir l’islam avec cette personne« . Interrogé de nouveau sur France Info ce 2 août, il réitère ses propos mais rappelle que « tout être humain a droit à un enterrement digne ». Il propose alors une solution alternative, au cas où la mairie autoriserait tout de même l’inhumation de Kermiche dans la commune :

« Comme tout citoyen, la communauté musulmane est horrifiée par l’acte qui a été commis mais on a obligation par notre religion d’enterrer la dépouille. Les gens qui connaissent un peu la religion musulmane doivent savoir que tout être humain a droit au respect et à un enterrement digne. Sa dépouille mérite d’être enterrée dignement, sans publicité, sans fanfare. 
 
Si le maire donne le permis d’inhumation et que la famille prend contact avec nous, on va désigner quelqu’un dans la communauté musulmane qui n’a aucun lien ni avec la mosquée, ni avec les instances régionales du culte musulman, pour faire éventuellement sa toilette et la prière du mort au cimetière.« 

De fait, c’est désormais à la mairie de se prononcer sur le sort de Kermiche. La famille, elle, ne s’est pas exprimée publiquement. 

Le problème se pose pour chaque attentat. Théoriquement, « le droit de sépulture sur une commune est dû à toute personne qui y réside, qui y est décédée où qui y possède une sépulture de famille« . En 2012, par exemple, Toulouse avait catégoriquement refusé d’enterrer Mohammed Merah sur ses terres, tout comme l’Algérie, pays de ses parents. Finalement, son inhumation avait eu lieu dans le carré musulman d’une ville de banlieue toulousaine, dans une tombe anonyme, pour éviter toute glorification. 

De la même façon, en janvier dernier, Reims avait dû accepter l’inhumation de Saïd Kouachi, l’un des terroristes de Charlie Hebdo. Son frère, Chérif Kouachi, avait été enterré à Gennevilliers durant la nuit. Amedy Coulibay, assaillant de l’Hyper Cacher, a été enterré à Paris. Leurs tombes sont également toutes anonymes.

 

 

 

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