La ville de Rio de Janeiro est-elle prête pour accueillir les Jeux olympiques de Rio le 5 août prochain ? La question se pose plus que jamais après une série d’incidents et de bévues.
Au Brésil, on s’adresse souvent à Dieu pour s’extirper d’une mauvaise passe. Et quand il ne répond pas, on s’en remet au « jeitinho », cette spécialité locale qui permet à chacun de se sortir des pires situations en s’affranchissant des codes de procédure habituels. Mais à quatre jours du début de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, le 5 août prochain, plus rien ne semble pouvoir aider les organisateurs de la compétition qui multiplient les bévues.
Après les critiques faites fin juillet par plusieurs délégations, notamment australienne, quant à l’état des infrastructures du village olympique (« toilettes bloquées », « eau qui coule du plafond et qui fait des flaques près de câbles et de fils », « odeur de gaz » etc.), après l’avertissement publié dans les colonnes du New York Times cette semaine par plusieurs experts déplorant la forte pollution de la baie de Guanabara où se tiendront les épreuves d’eau libre (nage, voile et windsurf), la ville « maravilhosa » (merveilleuse) fait face à de nouveaux impairs.
Une installation du bassin de voile, le point d’accès principal pour la mise à l’eau des bateaux, s’est en effet effondrée ce week-end rapporte Le Monde. La faute à « la marée haute » et « l’eau agitée » selon Philip Wilkinson, un porte-parole du comité organisateur. « Au cours de la préparation pour les Jeux, des choses se produisent », explique également Mark Adams, le porte-parole du Comité international olympique. Pour lui, ce serait donc « une erreur » d’en « faire une grosse histoire ».
Sauf qu’en avril dernier, une piste cyclable construite sur le front de mer, avenue Oscar Niemeyer, s’était elle-aussi effondrée, peu après son inauguration en janvier, faisant alors officiellement deux morts. « C’est hallucinant qu’une construction aussi récente s’écroule. Où sont les ingénieurs qui ont réalisé ce projet ? » s’était à l’époque indigné un témoin du drame dans la presse brésilienne.
Des accidents qui interrogent. Les infrastructures construites dans le cadre des Jeux, enregistrant pour certaines plusieurs semaines de retard à la livraison, fournissent-elles toutes les garanties en matière de sécurité ? Comme la nouvelle ligne de métro, belle et bien inaugurée ce samedi 30 juillet alors que les travaux ne sont pas encore terminés ? Bien que les fonctionnaires du métro de Rio menacent de faire grève afin d’obtenir une amélioration de leur condition de travail ? A cela, s’ajoute la menace terroriste, ou encore la crise économique et politique que traverse actuellement le Brésil, la présidente Dilma Rousseff ayant été éloignée du pouvoir à la suite d’une procédure de destitution. Elle sera d’ailleurs absente lors de la cérémonie d’ouverture. Un signe, un de plus, qui vient ternir cette grande messe sportive…
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