La coalition anti-EI reconnaît 55 victimes civiles en Irak et en Syrie : très insuffisant pour les ONG

Dans un communiqué daté du 28 juillet, la coalition internationale contre l’Etat islamique reconnaît de nouvelles victimes civiles, mortes sous ses bombardements en Irak et en Syrie, portant le bilan officiel à 55 civils innocents tués ces derniers mois. Un chiffre décrié par les ONG qui dénoncent une sous-évaluation du nombre de morts.

La coalition internationale contre l’Etat islamique a reconnu ce jeudi 28 juillet sa responsabilité dans la mort de huit nouveaux civils irakiens en avril dernier, touchés par des frappes aériennes. Ce constat, qui porte le bilan officiel des victimes civiles à 55 morts depuis le début des frappes contre Daech en août 2014, reste toutefois très loin du triste décompte effectué par les ONG sur place.

Dans son communiqué émanant du Centcom (le commandement militaire américain au Moyen-Orient), la coalition évoque sept victimes abattues les 5 et 29 avril avril à Mossoul, en Irak, et une autre victime touchée le 26 avril près de Qayyarah, toujours en Irak. Une reconnaissance bien tardive, puisqu’elle survient entre trois et quatre mois après leur décès. La coalition internationale contre l’EI, menée par les Etats-Unis, n’a en effet l’habitude de reconnaître (ou pas) sa responsabilité qu’après une enquête approfondie – et donc longue – des circonstances du décès de la victime.

Ce communiqué arrive alors que des ONG présentes sur le terrain accusent la coalition de sous-estimer largement le nombre des victimes. Le fossé entre les chiffres officiels et ceux des organisations présentes en Syrie est en effet très large. Face aux 55 victimes reconnues officiellement, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), disposant de nombreuses sources en Syrie, évoque ainsi 600 morts depuis le début des frappes aériennes, dont 136 ebfabts. L’ONG londonienne Airwars en décompte 1.500 en Irak et en Syrie.

Les victimes civiles des frappes à Manbij : la « bavure » de trop

Les frappes sur Manbij, effectuées par la force internationale dans la nuit du 18 au 19 juillet dernier, ont cristallisé les tensions. Selon l’OSDH, 56 civils auraient en effet péri dans les bombardements aériens cette nuit-là. Une « bavure » d’envergure qui a déclenché la colère de l’opposition syrienne et une demande d’enquête de la part des Etats-Unis sur la responsabilité de la flotte aérienne de la coalition. A l’issue d’une réunion des ministres de la Défense de la coalition le 20 juillet, le ministre de la défense américain Ashton Carter a ainsi promis la « transparence » dans l’enquête concernant les victimes civiles et s’est engagé à faire le maximum « pour protéger les civils » pendant les bombardements. Reste à savoir combien de victimes seront bel et bien reconnues à la fin de l’enquête.

Anas al-Abdé, le président de l’opposition syrienne, a pour sa part envoyé une lettre aux chefs de la diplomatie des pays membres de la coalition anti-EI, leur demandant « la suspension immédiate des opérations militaires de la coalition en Syrie afin de permettre une enquête approfondie« . L’opposition a ainsi souligné que des incidents tels que celui survenu sur Manbij « montrent une grande faille dans les règles opérationnelles actuelles suivies par la coalition lorsqu’elle mène des frappes dans des zones peuplées« . Elle dénombre quant à elle pas moins de 125 civils tués dans les frappes du 19 juillet.

 

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