Nadia Remadna sur les terroristes: "On a raté une génération, l’urgence c’est les petits de 10 ans"

La fondatrice de la Brigade des mères combat l’islamisation des quartiers et lance un cri d’alarme : pour endiguer la victimisation et la haine, il faut imposer le respect de la loi. Une interview à retrouver dans « Marianne » cette semaine et dont voici des extraits.

Marianne : Un nouvel attentat islamiste a frappé la France cette semaine. Vous qui avez fondé la Brigade des mères, une association qui combat l’islamisation des quartiers, comment aider les jeunes, et en particulier les musulmans qui seraient tentés de rejoindre la Syrie ?

Nadia Remadna : Se focaliser sur les musulmans, même « les bons musulmans républicains », c’est encore coller des étiquettes. Aux musulmans comme à tous les citoyens, il faut imposer le respect de la loi, c’est tout. On ne devient pas terroriste parce qu’on n’a pas d’emploi ou parce qu’on est en dépression. Avant d’être radical, l’islamisme commence par une recherche d’identité. Selon moi, on a raté une génération avec la politique de la ville, les grands frères etc. L’urgence, c’est les petits de 10 ans…

Comment les choses ont-elles évolué depuis que vous avez dénoncé, dans un livre*, la montée de l’islamisme dans votre ville, à Sevran ?

Nadia Remadna : J’ai été menacée dans la rue, harcelée sur Facebook. A mon travail c’est l’enfer. Des membres de La Brigades des mères ont quitté l’association par peur de passer pour des mauvaises musulmanes. Je suis accusée d’être un danger pour ma famille, alors que je voulais la protéger. Tout ça parce que j’ai dit qu’il fallait construire des écoles plutôt que des mosquées…

Et à Sevran ?

Une quinzaine de Sevranais sont partis faire le djihad et ne sont pas revenus, mais la seule réaction du maire a été de dénoncer les lanceurs d’alerte, qu’il accuse de salir sa ville. Puisque Stéphane Gatignon passe pour un homme courageux, ça m’étonne qu’il n’ait pas cherché à rencontrer les mamans qui lui reprochent de dérouler le tapis rouge aux salafistes. A la place, il continue à recevoir les religieux, comme si c’étaient eux qui allaient fabriquer son vivre-ensemble. (…) Ici, le religieux fait les CV, t’amène en vacances, paye ta dette de loyer avec des cotisations, à condition que tu sois de la bonne religion. C’est le contraire du vivre-ensemble. Ca alimente la victimisation et la haine.

(…)

 

*Comment j’ai sauvé mes enfants, Nadia Remadna avec Daniel Bernard, grand reporter à Marianne (éd. Calmann-Lévy, 2016), 254 p.

 

>>> Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le numéro de Marianne en kiosques.

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