Jeux olympiques de Rio : face à la menace terroriste, le Brésil se prépare

A une semaine de l’ouverture des Jeux olympiques à Rio, la tension liée à la menace terroriste s’exacerbe au Brésil. Alors que les arrestations se multiplient, certains observateurs estiment que le pays « n’est pas prêt », et le gouvernement prépare la population au « pire des scénarios ».

Au Brésil, la peur d’un attentat s’exacerbe, à une semaine de l’ouverture des Jeux olympiques qui se tiendront du 5 au 21 août à Rio, et alors que la lutte antiterroriste s’intensifie. La police a annoncé ce jeudi 28 juillet avoir arrêté un Brésilien d’origine libanaise ayant prêté allégeance à Daech.

Les arrestations se multiplient

L’homme, qui répond au nom de Chaer Kalaoun, « avait un lien avec des entités terroristes depuis la coupe du monde 2014« , a expliqué le ministre de la Justice Alexandre de Moraes. « Il a ensuite a quitté le Brésil, (…) est allé en Syrie, est revenu et a fait allégeance à l’Etat islamique« , a-t-il ensuite détaillé.

Le ministère de la Justice brésilien a par ailleurs précisé que cette arrestation n’avait « aucune relation » avec l’opération « Hashtag« , qui avait permis le démantèlement d’une cellule de 10 personnes qui prévoyaient de perpétrer un attentat pendant les JO.

Un ticket de « bingo-attentat » – Capture d’écran Twitter

Le 21 juillet dernier, le ministre de la Justice avait en effet annoncé l’arrestation d’une « cellule très amateure« , dénommée « défenseurs de la Charia » et composée de 10 brésiliens dont un mineur, qui projetaient d’acquérir des armes pour commettre un attentat au Brésil.

Alors que les arrestations se multiplient, la tension est palpable au sein de la population et sur les réseaux sociaux. Un « bingo-attentat«  de très mauvais goût (voir photo) circule par exemple depuis le 24 juillet sur la toile brésilienne, proposant aux internaute de « parier » sur la date où Rio sera frappée par le terrorisme.

Le gouvernement prépare la population « au pire des scénarios »

Le Brésil, qui n’a jamais été victime d’un attentat terroriste, « n’est absolument pas familiarisé avec le terrorisme international« , estime le Washington Post, qui, relayé par Courrier Internationalcompare la sécurité dans le pays à celle « du monde d’avant le 11-Septembre« . Les menaces sont en effet relativement récentes, et avaient notamment commencé quelques jours après les attentats de Paris en novembre 2015. Le 16 novembre, un compte twitter au nom du djihadiste normand Maxime Hauchard, devenu bourreau de Daech en Syrie, avait posté un message menaçant nommément le pays : « Brésil vous êtes notre prochaine cible« . Le compte n’a cependant pas été formellement authentifié, et a été supprimé depuis. Courrier International cite également Marcos Degaut, docteur brésilien en sécurité internationale et professeur à l’université de Floride centrale, qui fait le même constat que le Washington Post, estimant dans un entretien au quotidien Estado de Minas que son pays « n’est pas prêt » en cas d’attaque terroriste.

« Le Brésil n’est pas invulnérable à un attentat »Les membres du gouvernement brésilien reconnaissent le risque réel de la menace, et veulent préparer la population au « pire des scénarios« . « Le Brésil n’est pas invulnérable à un attentat« , a ainsi admis ce lundi 25 juillet le ministre de la Défense brésilien, Raul Jungmann, avant de citer le Premier ministre Français Manuel Valls, qui avait déclaré au lendemain de l’attentat du 14 juillet à Nice que les Français allaient « devoir apprendre à vivre avec le terrorisme« .

Andreï Rodrigues, chef du Secrétariat à la sécurité pour les grands événements, affirme que les autorités « sont en état d’alerte permanent« , et espère que le dispositif mis en place sera à même d’assurer la sécurité des Jeux, comme il l’avait fait pendant la Coupe du monde de football il y a deux ans. Pour assurer la protection des 10500 athlètes et des 500000 touristes attendus, ce sont 85000 membres des forces de sécurité qui seront déployés dans la ville, soit le double des effectifs mobilisés pour les JO de Londres en 2012.

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