Croissance : non, ça ne va pas mieux au deuxième trimestre

L’économie française a calé entre avril et juin, période sur laquelle le PIB a enregistré une légère baisse. Un résultat « décevant », selon Bercy, qui refuse toutefois de remettre en cause sa prévision de 1,5% de croissance pour l’année 2016.

Pris dans la tourmente des attentats islamistes, le gouvernement espérait peut-être se raccrocher à une embellie économique pour montrer aux Français que tout ne va pas mal. C’est raté. Après une hausse notable en début d’année, la croissance française s’est brutalement arrêtée au deuxième trimestre, selon de premières estimations publiées vendredi 29 juillet par l’Insee. Une croissance nulle, donc, selon la paradoxale expression consacrée. Le détail des tableaux statistiques montre même que le PIB a en réalité très légèrement diminué au deuxième trimestre, de 270 millions d’euros…

La consommation des ménages, traditionnel moteur de l’économie française, est la première explication de la panne : elle a stagné au deuxième trimestre, alors qu’elle avait progressé de 1,2% au premier. L’investissement des entreprises et des administrations s’est replié de 0,4%, alors qu’il était lui aussi à la hausse en début d’année (+1,3%).

Bercy vante tout de même une « dynamique de reprise »

Le coup est d’autant plus rude que 2016 avait bien commencé pour l’économie française : l’Insee a révisé à la hausse la croissance du premier trimestre, à +0,7% au lieu de +0,6%. Et si les prévisions avaient anticipé un ralentissement, elles n’allaient pas jusqu’à prédire une croissance zéro au deuxième trimestre : la Banque de France tablait ainsi sur  +0,2%, même en ayant intégré les conséquences du Brexit.

Ce résultat est donc « décevant », commente le ministère des Finances, qui peut difficilement dire autre chose. Même si Bercy assure que l’économie française reste sur une « dynamique de reprise » et ne remet pas en cause sa prévision de croissance de 1,5% pour l’année 2016 (après +1,2% l’an dernier). Un niveau qui permettra, espère le gouvernement, de faire enfin repartir la création d’emplois. Pour l’instant, c’est également loin d’être gagné sur ce front-là. Le chômage a encore augmenté de 0,2% en juin, après une hausse de 0,4% en mai. Et ce n’est pas avec une croissance nulle que l’inversion de la courbe chère à François Hollande deviendra réalité.

 

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