Islam : Valls pour un moratoire sur le financement étranger des mosquées

Dans une interview au « Monde » ce vendredi 29 juillet, le Premier ministre plaide pour « une remise à plat » de la « relation avec l’islam de France ». Il se dit favorable à ce que, « pour une période à déterminer, il ne puisse plus y avoir de financement de l’étranger pour la construction des mosquées », et affirme que « le salafisme n’a pas sa place en France ».

« Cette guerre, qui ne concerne pas que la France, va être longue, et nous allons connaître d’autres attentats », déclare Manuel Valls dans une longue interview au Monde, ce vendredi 29 juillet. « Mais nous allons la remporter. Car la France a une stratégie pour la gagner, pour lutter contre cet ennemi qu’est le totalitarisme islamique« , assure-t-il. Pour le Premier ministre, l’ennemi est « un proto-Etat incomplet mais qui a soumis 10 millions de personnes ». « Il emprunte plusieurs traits au totalitarisme : le chef suprême, une idéologie génocidaire, la soumission de tous les moyens de production et la terreur policière. »

Pour prévenir la radicalisation, « il faut une remise à plat et inventer une nouvelle relation avec l’islam de France », affirme également Manuel Valls. Le locataire de Matignon souhaite que « les imams soient formés en France et pas ailleurs », mais se montre aussi « favorable à ce que, pour une période à déterminer, il ne puisse plus y avoir de financement de l’étranger pour la construction des mosquées ». Il poursuit :

« Il faut être intraitable avec les mises en cause de la laïcité, les idéologues intégristes, et tous ceux qui, sous couvert d’un discours fondamentaliste, préparent les esprits à la violence. Le salafisme n’a pas sa place en France.« 

« Nicolas Sarkozy perd ses nerfs »

Le Premier ministre estime que la libération sous contrôle judiciaire d’Adel Kermiche, l’un des deux terroristes qui ont égorgé un prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray mardi, est « un échec » qu’il faut « reconnaître. Ce qui ne revient pas à le mettre sur le compte de son gouvernement, puisque cette décision a été prise par des juges indépendants. Manuel Valls assure d’ailleurs que « tout a été fait » contre le terrorisme et demande à l’opposition « d’être digne et respectueuse ». Avec une cible toute particulière, nommée par le Premier ministre : « Nicolas Sarkozy perd ses nerfs. Etre lucide face à la menace, ce n’est pas basculer dans le populisme. » L’ancien chef de l’Etat, qui appelle à en finir avec les « arguties juridiques », demande notamment au gouvernement le placement en rétention des « individus fichés les plus dangereux ». « Mon gouvernement ne sera pas celui qui créera des Guantanamo à la française », lui rétorque Valls.

Le Premier ministre en appelle enfin à un « changement de culture ». « Nous avons changé d’époque. Nous devons changer nos comportements. C’est une véritable révolution dans notre culture de sécurité qu’il faut engager, explique Manuel Valls. Chaque Français doit être un acteur de la sécurité collective. Nous sommes sortis d’une forme d’insouciance. Nous allons vivre avec cette menace pendant plusieurs années.« 

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