Face aux polémiques et aux résistances de ses actionnaires, le groupe Renault a annoncé la baisse toute relative de la part variable de la rémunération de son PDG, Carlos Ghosn, ramenée de 150% à… 120% de son salaire fixe.
Carlos Ghosn tente d’amadouer les critiques. Le comité des rémunérations de Renault a annoncé ce mercredi 27 juillet la réduction de la part de salaire variable de son PDG, de 150% à… 120% de son salaire fixe. Après une consultation des actionnaires de l’entreprise, les critères qui déterminent le montant du salaire variable ont eux aussi été modifiés : ils seront désormais davantage quantitatifs (rentabilité, marge opérationnelle, cash-flow) que qualitatifs (qualité du management).
Si la part variable sera donc abaissée, cette dernière ne représente qu’une part minime du salaire annuel de 7.251 millions d’euros perçu par Carlos Ghosn. Les éléments de rémunération de long terme ainsi que le salaire fixe restent inchangés. Les actions de performances, représentant la majorité du revenu, ne font également l’objet d’aucun ajustement. De plus, en cas de « surperformance financière« , la partie variable pourra, comme auparavant, être portée à 180% du salaire fixe. Le communiqué de la direction annonçant cette baisse sonne dans ces conditions comme un coup de com’ destiné à apaiser les tensions.
L’indignation était en effet forte en avril dernier, après la décision de la direction de Renault d’ignorer le vote négatif de l’assemblée générale des actionnaires au sujet des revenus du PDG. Parmi les voix contestant cette décision, celle de l’Etat actionnaire. Ainsi le gouvernement a-t-il ajouté un article à la loi Sapin 2, disposant que le vote des actionnaires devenait contraignant. Le projet de loi, adopté le 26 mai en première lecture par l’Assemblée nationale, doit désormais être présenté devant le Sénat.
A la mi-mai, même le haut comité du gouvernement d’entreprise de l’Afep-Medef a joint sa voix à celle de l’Etat en publiant un communiqué dans lequel il recommandait à Renault « des évolutions significatives du mode de rémunération de son PDG« . La mesure prise par la direction de l’entreprise n’a toutefois rien de significatif : en 2015, le salaire fixe de Carlos Ghosn représentait 1,23 millions d’euros et la part variable 1.783 millions d’euros, soit 145% du fixe selon les chiffres publiés par l’entreprise. Si le nouveau calcul présenté par Renault avait été appliqué, la part variable se serait élevée à 1.4 millions d’euros… soit 383.000 euros de moins sur 7.251 millions d’euros.
Le conseil d’administration justifie le salaire du dirigeant par la « hausse de 10,4% du chiffre d’affaire » de l’entreprise en 2015. En réponse, la CGT a souligné ce jeudi 28 juillet que la performance de l’entreprise était également due à un recours massif aux intérimaires alors que « la plupart des usines ont subi des baisses d’effectifs drastiques et sont incapables de répondre à la demande ».
Powered by WPeMatico
This Post Has 0 Comments