Saint-Etienne-du-Rouvray : le deuxième homme, Abdel Malik Petitjean, était fiché S depuis le 29 juin

On en sait plus sur le deuxième auteur de l’attaque de l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray qui a coûté la vie au curé de la paroisse. Il s’agit d’Abdel Malik Petitjean, un jeune homme de 19 ans originaire de Savoie qui était fiché « S » et recherché par les services antiterroristes depuis peu, après un signalement des services de renseignement marocains.

Si l’identité du premier tueur de Saint-Etienne-du-Rouvray a été diffusée l’après-midi même de l’attentat – révélant le profil d’un jeune homme radicalisé après les attentats de janvier 2015 et originaire de la commune – il a fallu attendre deux jours avant de connaître celle de son complice. C’est désormais chose faite. 

Il s’agit d’Abdel Malik Petitjean, un autre jeune homme de 19 ans, a expliqué le parquet de Paris à l’AFP ce jeudi 28 juillet. Trois personnes de son entourage familial ont été placées en garde à vue mercredi, selon une source proche de l’enquête. Il n’avait pas fait l’objet de condamnations et la justice ne disposait pas de ses empreintes ni de son ADN, ce qui a retardé son identification, a poursuivi le parquet. Pourtant, selon une source proche de l’enquête, le jeune homme était bel et bien fiché « S » depuis le 29 juin pour avoir, tout comme son complice Adel Kermiche la même année, tenté de rejoindre la Syrie via la Turquie. 

Repéré depuis le 10 juin 2016

Selon nos informations, Abdel Malik Petitjean a été repéré une première fois le 10 juin alors qu’il tentait de rejoindre Istanbul depuis la Suisse, en compagnie d’un autre individu déjà fiché « S ». Ce dernier, un Français de 20 ans, a été refoulé à l’arrivée en Turquie. Interpellé mercredi et placé en garde à vue, cet individu est entendu dans les locaux des services de renseignement à Levallois-Perret, a indiqué jeudi une source proche de l’enquête.

Abdel Malik P., lui, a pu entrer en Turquie en juin car il était inconnu des services. La Turquie relève tout de même qu’il accompagne un fiché « S » mais ne transmettra cette information à la France que 16 jours plus tard, entre le 26 et le 27 juin, sans photo du futur tueur de Saint-Etienne-du-Rouvray. Il faut encore attendre le 29 juin pour qu’une fiche « S » soit créée par la France avec mention « à voir dès retour« . Sauf qu’Abdel Malik Petitjean est déjà revenu dans l’Hexagone, sans que les autorités françaises ne le sachent.

Dernière étape le 22 juillet, lorsque les services de renseignement, marocains cette fois, alertent la France sur une menace imminente, avec une simple photo du suspect.

Suite à cela, et selon Le Point, une note de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste a été diffusée à tous les services de police le week-end dernier pour rechercher Abdel Malik Petitjean. Le site du magazine livre des extraits de cette note :

« L’individu dont la photographie figure ci-dessous serait prêt à participer à un attentat sur le territoire national. Il serait déjà présent en France et pourrait agir seul ou avec d’autres individus. La date, la cible et le modus operandi sont pour l’heure inconnus. Des investigations sont en cours en vue de l’identifier et de le localiser… »

Les services de renseignements voulaient le retrouver « en urgence absolue », indique au Point une source de la DGSI. Une mobilisation qui se sera avérée trop tardive. Enfin, on ne connaît pas encore les liens entre les deux terroristes et comment ils ont échafaudé leur plan macabre.

 

>> Cet article a été actualisé à 14h30 avec les dernières informations de Marianne sur le parcours du terroriste et l’alerte des renseignements marocains.

 

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