Saint-Etienne-du-Rouvray : le terroriste A.K., en liberté conditionnelle, a agi pendant sa permission de sortie

Selon les informations obtenues par « Marianne », l’un des deux terroristes qui ont frappé ce mardi matin une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen en Normandie, est un jeune homme de 19 ans dont les initiales sont « A.K. ». Radicalisé depuis les attentats de janvier 2015, A.K. avait été « fiché S » alors qu’il tentait de se rendre en Syrie, puis incarcéré avant d’être placé en liberté conditionnelle le 22 mars dernier.

Le voile commence à se lever sur le profil de l’un des deux terroristes qui ont attaqué ce mardi matin une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, égorgeant le prêtre et blessant grièvement une autre personne. Selon nos informations, il s’agit d’un jeune homme âgé de 19 ans et dont les initiales sont A.K. Il connaît cette commune de Seine-Maritime, puisque ses parents y vivent. Le jeune homme a commencé à se radicaliser par Internet après les attentats de janvier 2015. Il se fait remarquer à partir de la mi-mars 2015, en aidant un mineur de Saint-Étienne-du-Rouvray à rejoindre la Syrie.

Le 23 mars 2015, alors qu’il est encore mineur, le jeune homme tente son premier départ pour la Syrie, pensant la rallier via la Bulgarie et la Turquie. Il sera arrêté à Munich puis expulsé vers France, où il est placé sous contrôle judiciaire au domicile de ses parents, toujours à Saint-Étienne-du-Rouvray. Chaque semaine, il doit aller signer un registre au commissariat. Il fait également l’objet d’une fiche « S ».

Fiché S en mars 2015, libéré sous conditions le 22 mars 2016

Mais le 11 mai 2015, devenu majeur, A.K. s’enfuit et tente un deuxième départ pour la Syrie, via l’aéroport de Genève où il embarque avec la carte d’identité d’un cousin. Le 13 mai, les services de renseignement français émettent donc à son encontre une fiche « Sirène », dispositif d’alerte sur l’espace Schengen. Le garçon est alors arrêté dès son arrivée en Turquie, expulsé en Suisse puis extradé vers la France, où il est incarcéré.

Dernière étape de ce parcours qui le mènera à l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray : A.K. bénéficie le 22 mars dernier d’une mesure de liberté conditionnelle. Le parquet aura beau faire appel, le recours n’aboutit pas : le jeune homme est libéré avec permission de sortie chaque matin entre 8h30 et 12h30. C’est donc pendant sa permission de sortie qu’il aura commis, ce mardi matin, l’innommable sans que son bracelet électronique ne donne l’alarme.

[Article édité à 17h15 pour apporter la précision suivante : A.K. n’a pas fait l’objet d’une fiche « S » en mai 2015 mais dès mars, à la suite de sa première tentative de départ vers la Syrie. En mai, c’est une fiche « Sirène » que les autorités émettent à son encontre, lors de sa seconde tentative.]

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