Une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen en Seine-Maritime, a été attaquée ce mardi matin par deux hommes qui ont égorgé le prêtre de la paroisse et grièvement blessé une autre personne avant d’être abattus par les forces de l’ordre. François Hollande parle d’un « ignoble attentat terroriste » commis « par deux terroristes se réclamant de Daech ». L’Etat islamique l’a revendiqué via son agence, l’Amaq.
L’horreur dans une paroisse. Une prise d’otages meurtrière a eu lieu ce mardi matin dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, dans l’agglomération de Rouen, en Seine-Maritime (Normandie). Elle a fait deux victimes parmi les otages, dont le prêtre qui est mort égorgé. Il s’agit de Jacques Hamel, 84 ans, a précisé l’archevêque de Rouen. Une deuxième personne est très grièvement blessée et se trouve « entre la vie et la mort », a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Les deux assaillants, qui étaient munis d’armes blanches, ont été abattus par les forces de l’ordre lors d’une opération de la Brigade de recherche et intervention (BRI) de Rouen. « Deux individus, à l’heure de la messe matinale, sont arrivés dans cette église de Saint-Etienne-du-Rouvray, et ont pris en otages 5 personnes », a relaté le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet, sur BFMTV. Les preneurs d’otages sont entrés dans l’église par une porte arrière pendant une messe, nous ont rapporté des sources policières. Une religieuse a réussi à s’enfuir et elle a pu donner l’alerte. « Les deux preneurs d’otages sont sortis de l’église, ils se sont retrouvés face au dispositif policier, ils ont été neutralisés », a encore détaillé le porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Selon les informations de Marianne, l’un des deux hommes abattus était âgé de 19 ans et ses initiales sont « A.K. ». Fiché S pour avoir tenté de rallier la Syrie en 2015, il avait été mis en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, et placé en détention provisoire. Avant d’être finalement libéré en mars 2016 – il y a quatre mois de cela – sous bracelet électronique. Il a agi ce matin lors de sa permission de sortie quotidienne.
Des analyses sont en revanche toujours en cours pour identifier le deuxième terroriste grâce à ses empreintes digitales. Un troisième jeune homme, mineur, a été placé en garde à vue ce mardi, il est soupçonné d’être proche d’au moins un des deux assaillants. Des perquisitions ont également eu lieu, notamment au domicile des parents de A.K.
Rapidement ce 26 juillet, Daech a revendiqué l’attaque via son agence Amaq.
Le président François Hollande, natif de Rouen, et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, sont arrivés sur place peu avant 13 heures. Dans un communiqué, le président de la République a évoqué un « ignoble attentat terroriste ». Sur place, le chef de l’Etat a indiqué devant la presse avoir rencontré le maire de cette commune, Hubert Wulfranc (PCF), « terriblement éprouvé par le lâche assassinat du prêtre de la paroisse par deux terroristes se réclamant de Daech« . Avant d’ajouter :
« J’ai pour tous les catholiques de France une pensée (…) Demain, je recevrai tous les cultes parce que nous devons être ensemble, ce sont les catholiques qui ont été frappés, tous les catholiques mais ce sont aussi les Français…
Nous devons prendre conscience, s’il en était besoin, que les terroristes ne renonceront à rien si nous ne les arrêtons pas. »
François Hollande a repris la parole à 20h le même jour, depuis l’Elysée, expliquant qu’attaquer une église revenait à « profaner la République ». Face à la droite et à Nicolas Sarkozy qui demandent davantage de mesures, quitte à rogner sur l’Etat de droit, François Hollande a assuré que « les moyens humains et matériels » et « le niveau de présence policière » avaient déjà atteint un niveau jamais égalé « sous la Ve République« . Il a rappelé que l’état d’urgence avait été prolongé et « renforcé« , n’a annoncé aucune mesure nouvelle et s’est refusé à « restreindre nos libertés, déroger à nos règles constitutionnelles« , ce qui, selon lui, « n’apporterait pas d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme » et remettrait en cause « la cohésion de notre nation« . Il a conclu en assurant aux Français : « Cette guerre, nous la gagnerons.«
La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête. Celle-ci a été confiée à la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a précisé le parquet.
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