Amnesty International a affirmé détenir des « preuves crédibles » de cas de tortures sur les détenus des prisons turques.
Le putsch raté opéré par les militaires turcs contre le régime de Recep Tayyip Erdogan, le 15 juillet, a sonné le glas des droits de l’Homme pour les partisans de la destitution du président. Selon le Premier ministre turc Binali Yildirim, 13.000 partisans du putsch auraient été mis en garde à vue et 5.800 en détention. A ces chiffres déjà alarmants se sont ajoutées ce dimanche les révélations d’Amnesty International.
L’ONG de défense des droits de l’Homme affirme en effet détenir des « preuves crédibles » attestant que des détenus conduits et enfermés dans les centres de détention turcs pour avoir participé au putsch sont privés de nourriture et d’eau, injuriés, menacés par les gardiens et même « maintenus dans des positions douloureuses pendant des périodes pouvant aller jusqu’à 48 heures« . Amnesty International fait également état, « dans les cas les plus graves« , de coups, tortures et viols infligés par la police turque. Ainsi, deux avocats d’Ankara ont rapporté à l’organisation le récit de prisonniers affirmant que des officiers de l’armée enfermés avec eux avaient été « violés avec une matraque » par la police. Aucun soin ne serait ensuite administré aux blessés.
« Les informations faisant état de coups et de viols en détention sont extrêmement alarmantes« , a déclaré le directeur Europe d’Amnesty International, John Dalhuisen, dans un communiqué, avant d’ajouter que certains détenus n’ont pas accès à un avocat ou à leurs familles, et ne sont même pas informés des accusation qui pèsent contre eux. L’ONG explique que ses témoins gardent l’anonymat pour des questions de sécurité et demande à la Turquie d’autoriser ses agents à accèder aux centres de détention pour juger des conditions de vie des détenus et exhorte le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) à se rendre « d’urgence » en Turquie pour y « surveiller les conditions de détention« . Le directeur Europe d’Amnesty ajoute qu’il est « impératif que les autorités turques cessent ces pratiques abjectes ».
Ces propos rejoignent la déclaration du secrétaire des Nations unies, Ban Ki-Moon, qui appelait ce jeudi 21 juillet les autorités turques à faire « tout leur possible pour veiller à ce que l’ordre constitutionnel et le droit international des droits de l’Homme soient pleinement respectés, conformément aux obligations internationales de la Turquie« . « D’autant plus important que l’état d’urgence a été instauré et que des arrestations, détentions et suspensions de masse sont en cours » en Turquie.
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