Après le coup d’Etat manqué d’une partie de l’armée, on lynche et on embastille. Recep Teyip Erdogan veut rétablir la peine de mort.
Des soldats, le 16 juillet sur le pont du Bosphore. Fouettés, lynchés, poignardés. La veille, ils attendaient des foules en liesse, des étreintes, des hourras à l’assaut de leurs tanks triomphants. Et, c’est sûr, des bannières à l’effigie d’Atatürk. Ils avaient en tête les images du Caire à l’été 2013. Les enfants qu’on hissait près des fusils pour remercier l’armée qui, aux côtés du peuple égyptien – des millions place Tahrir -, chassaient le président Morsi et le pouvoir des Frères musulmans. Halte, ce n’est pas la même histoire. La foule laïque n’est pas descendue dans les rues d’Istanbul et d’Ankara en chantant, comme le croyaient les cadets de l’académie militaire de Cannakale mais aussi les commandants de brigade, les responsables de plusieurs bases aériennes et une flopée d’officiers supérieurs. A la place, ils ont eu la Turquie d’Erdogan qui a déferlé en réponse à son appel sur une application Internet. Même les partis d’opposition condamnaient le putsch ! Du CHP, le Parti républicain du peuple, toujours présenté comme une forteresse kémaliste, au parti prokurde, le HDP, en passant par le MHP, le Parti d’action nationaliste, tous redoutaient l’aventure.
Pourtant, la nuit précédente, le ciel turc, traversé par les avions des mutins, semblait changer de monde. Les chancelleries retenaient leur souffle. Une nuit inouïe : aux commandes de deux F-16, les pilotes putschistes frôlent l’avion présidentiel qui ramène en urgence Erdogan à Istanbul. « Pourquoi ils ne l’ont pas abattu reste un mystère », lâche un haut gradé aux correspondants de Reuters. Cela sera bientôt psalmodié comme un miracle d’Allah…
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