Taqiya : la dissimulation comme nouvel art de la guerre

Certains terroristes l’utilisent comme stratégie pour passer sous les radars des renseignements, d’autres s’en servent comme un alibi pratique pour continuer de mener leur vie d’occidentalisés : dans tous les cas, la taqiya – l’art de la dissimulation – est prônée par l’Etat islamique pour ces « soldats de Dieu ». Enquête.

C’est à chaque fois le même refrain. Charlie, Paris, Nice : dès que les portraits des terroristes se dessinent dans les journaux, des voix s’élèvent pour expliquer que les assassins n’avaient rien à voir avec la religion. Ils fumaient du shit, personne ne les avait jamais vus faire une prière, ils buvaient de l’alcool. Pareil pour leur apparence, celle de petits délinquants ordinaires sapés pour draguer en boîte de nuit. Ce qu’ils faisaient, d’ailleurs. Notre ennemi, nous le voudrions barbu, agressif, virulent, prosélyte. Ce serait simple. Il serait facile à identifier et à désigner. Mais tous les policiers, les juges et les services de renseignements savent bien, depuis une quinzaine d’années, que les signes objectifs de radicalisation ne sont pas suffisants pour estimer la dangerosité d’un individu : « Pour nous, le plus dangereux, c’est un mec en costume italien », estime l’ex-juge antiterroriste Marc Trévidic.

Car, dans le combat que mène le fanatisme islamique, il a retenu ce principe simple de Sun Tzu : « Tout l’art de la guerre est basé sur la duperie. » Son combat est religieux, et sa religion lui impose des principes. Mais c’est un combat qu’il mène aussi bien sur un champ de bataille extérieur que parmi ses adversaires, chez lesquels il veut semer la peur. Alors, il s’adapte. Et pour cela, il y a la taqiya : l’art de la dissimulation. Quelle part dans les comportements des terroristes relève de cette duperie ? Bien sûr, cela dépend des cas… Pour certains, c’est un travail, une stratégie. Pour d’autres, un alibi pour continuer à vivre en s’exonérant des contraintes de la piété. Dans tous les cas, la taqiya permet à l’Etat islamique de ne pas s’encombrer de nos standards à nous sur les conditions ou non de la foi et de la piété…
 
(…)
 
 
  >>> Retrouvez cet article en intégralité dans le numéro de Marianne en kiosques.

   Il est également disponible dès maintenant au format numérique en vous abonnant ou au numéro via 

 et Marianne sur Google Play

 
 

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply