Des violences ont de nouveau éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi dans le Val-d’Oise, en région parisienne, après la mort ce mardi 19 juillet d’un jeune homme de 24 ans lors d’une interpellation. Les jeunes accusent la police de bavure policière mais les autorités parlent d’un malaise cardiaque, ce qu’accréditent les résultats de l’autopsie révélés ce jeudi après-midi.
Une partie du Val-d’Oise, en région parisienne, s’est de nouveau embrasée cette nuit, après la mort ce mardi 19 juillet d’un jeune homme de 24 ans, Adama Traoré, lors de son interpellation. Des violences que le directeur de cabinet du préfet du département, Jean-Simon Mérandat, a résumées en quelques chiffres : 15 véhicules incendiés, 35 feux sur la voie publique recensés, 2 tentatives d’incendie – contre la mairie et une école maternelle de Beaumont-sur-Oise -, 180 gendarmes mobilisés et 9 personnes interpellées et placées en garde à vue pour « attroupements armés, incendies volontaires et jets d’objets incendiaires sur les forces de l’ordre ». Le calme est revenu à l’aube.
Quelque 200 jeunes auraient été impliqués dans les heurts cette nuit, soit le double de la nuit précédente, lorsque les premières échauffourées avaient éclaté dans le département. Ils accusent les forces de l’ordre d’avoir commis une bavure lors de l’arrestation d’Adama, qu’elles tenteraient désormais de dissimuler. Le procureur de la République de Pontoise, Yves Jannier, a quant à lui évoqué un « malaise » fait par le jeune homme « pendant le trajet dans le véhicule » vers la gendarmerie. Immédiatement « alertés », les pompiers ne seraient alors pas parvenus à le ranimer.
« Si ça brûle pas, y’aura rien, c’est le sentiment qu’on a«
Les résultats de l’autopsie, révélés ce jeudi en fin de journée, confirment que le jeune homme souffrait d’une « infection très grave », « touchant plusieurs organes », a indiqué le parquet. Aucune « trace de violence significative » n’a en revanche été relevée. La famille a cependant d’ores et déjà annoncé qu’elle comptait demander une contre-expertise. Une information judiciaire a été ouverte afin de faire la lumière sur le drame.
La version officielle, les jeunes du quartier Boyenval à Beaumont-sur-Oise, d’où sont parties les violences dans la nuit de mardi à mercredi, la rejettent. Adama « était en pleine santé, c’était un grand sportif, un costaud », s’étonne auprès de l’AFP Sofiane, 30 ans, « entouré d’autres jeunes des communes avoisinantes, certains les larmes aux yeux ». « On sait que ça va être camouflé », renchérit Ornel, 24 ans. « On aimerait bien que les gradés viennent nous voir. Si ça brûle pas, y’aura rien, c’est le sentiment qu’on a », poursuit-il.
Article actualisé à 17h00
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