Quatre jours après l’attentat au camion du 14-Juillet à Nice, le Premier ministre Manuel Valls a révélé ce lundi qu’un attentat « particulièrement meurtrier » avait été déjoué « juste avant » l’Euro 2016 de football. Or l’enquête sur l’affaire en question, l’arrestation le 24 mars dernier d’un certain Reda Kriket, n’a pas encore démontré que c’est la compétition qui était visée.
Montrer que l’état d’urgence fonctionne. Critiqué de toute part pour sa gestion du risque terroriste, Manuel Valls a tenu ce lundi un point presse sur le sujet, quatre jours après l’attentat au camion de Nice qui a coûté la vie à 84 personnes et à la veille du vote ce mardi au Parlement sur une éventuelle prolongation de l’état d’urgence. « Nous avons déjoué un certain nombre d’attentats encore ces derniers mois, un juste avant l’Euro qui aurait pu être particulièrement meurtrier », a alors solennellement révélé le Premier ministre.
Sauf que, selon les précisions de son entourage, l’attentat déjoué en question renvoie à une ancienne affaire dont on sait encore peu de choses. En l’occurrence, l’arrestation le 24 mars dernier d’un jeune Français de 34 ans répondant au nom de Reda Kriket, lié à la filière djihadiste franco-belge à laquelle a également appartenu le coordinateur présumé des attentats du 13 novembre à Paris, Abdelhamid Abaaoud.
Si l’arsenal retrouvé dans la planque du suspect à Argenteuil, en banlieue parisienne – des armes mais surtout un « tupperware contenant 105 grammes de TATP », le type d’explosif récemment utilisé par Daech – ne semble faire aucun doute sur la nature de l’attaque qui s’apprêtait à être commise, l’enquête n’a toutefois pas encore permis à ce stade d’établir avec certitude la ou les cibles visées.
Faire par conséquent un rapprochement implicite entre cette arrestation et l’Euro est donc à ce stade pour le moins hâtif. Un empressement et une propension au raccourci que le Premier ministre a déjà montrés vendredi dernier, quand il a affirmé au 20H de France 2 que l’auteur de l’attaque de Nice était « un terroriste sans doute lié à l’islamisme radical », alors que son ministre de l’Intérieur affirmait dans le même temps sur TF1 : « Nous avons un individu qui n’était pas du tout connu des services de renseignement pour des activités liées à l’islamisme radical ». Mais face aux critiques d’une droite tout aussi portée aux raccourcis depuis l’attaque de Nice, l’exécutif se voit sans doute contraint à forcer sur la com’.
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