Le frère de Qandeel Baloch, une star des réseaux sociaux au Pakistan, a été arrêté ce dimanche 17 juillet pour le meurtre de sa sœur, qu’il a expliqué avoir commis et revendiqué pour « l’honneur ». Un fléau qui secoue le pays et contre lequel le Premier ministre, Nawaz Sharif, s’est engagé à lutter en février dernier.
Il ne regrette rien. Muhammad Wasim, arrêté ce dimanche 17 juillet par la police pakistanaise pour le meurtre de sa soeur, star des réseaux sociaux connue sous le pseudonyme de Qandeel Baloch, revendique même son crime. « Bien sûr que je l’ai étranglée », s’est-il ainsi félicité lors d’une conférence de presse organisée par les autorités à l’issue de son arrestation. En cause, a-t-il expliqué, le comportement « complètement intolérable » de celle qui, dit-il, nuisait à son « honneur » à travers des vidéos postées sur Facebook, dans lesquelles la jeune femme se mettait en scène devant ses dizaines de milliers d’abonnés dans des poses jugées condamnables par les plus conservateurs.
Muhammad Wasim, actuellement sans emploi après avoir tenu une boutique de téléphonie, n’éprouve par conséquent, selon ses propres dires, « aucune gêne pour ce qu’il a fait. » Son père, à l’origine de la plainte qui a permis l’ouverture d’une enquête, s’est quant à lui montré éploré devant la presse rassemblée devant son domicile. « Ma fille était innocente, nous sommes innocents. Nous voulons la justice. Pourquoi ma fille a-t-elle été tuée ? », s’est-il interrogé.
Une question qui secoue régulièrement le Pakistan, où une disposition controversée du droit islamique en vigueur sur le territoire permet aux hommes qui tuent les femmes de leur famille d’échapper à la justice s’ils obtiennent « le pardon » de leurs proches, et s’ils les dédommagent par le versement d’une somme d’argent. Des « crimes d’honneur » auxquels le Premier ministre, Nawaz Sharif s’est engagé, en février, à mettre un terme.
Qandeel Baloch, de son vrai nom Fauzia Azeem, était connue dans son pays pour sa liberté de ton. Le jour de la Saint-Valentin, elle avait notamment osé s’afficher dans une robe pourpre décolletée, allant publiquement à l’encontre de l’appel à la jeunesse du président pakistanais, Mamnoon Hussain, qui conseillait « d’éviter » cette fête « occidentale. » Une prise de position qui lui avait valu de nombreuses critiques, mais aussi beaucoup de soutiens. « Les gens deviennent fous, surtout les filles. Je reçois plein d’appels où elles me disent que je les inspire et qu’elles veulent être comme moi », avait à l’époque déclaré Qandeel Baloch.
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