Après la tentative de coup d’Etat organisée par une partie de l’armée turque dans la nuit du 15 au 16 juillet, le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan a repris le dessus ce samedi, multipliant les arrestations.
“Le grand ménage continue.“ C’est par ces mots que le ministre de la Justice turc, Bekir Bozdag, a annoncé ce dimanche 17 juillet que 6.000 personnes se trouvaient en garde à vue après la tentative avortée de coup d’Etat pendant la nuit de vendredi à samedi en Turquie. D’après ses déclarations à l’agence de presse progouvernementale Anadolu, ces arrestations vont se poursuivre, touchant l’armée et le milieu judiciaire mais se propageant certainement au-delà de ces corps de métiers.
Samedi, ce sont quelque 2.839 officiers et soldats qui ont été arrêtés d’après Ahmet Insel, professeur à l’université Galatasaray, interrogé par Le Monde. Le même jour, il indique encore la mise à pied de 2.745 juges et procureurs, sur un total de 14.000, et l’arrestation de dix membres du Conseil d’Etat.
À ces nombreuses arrestations s’ajoute le lourd bilan humain qui est à déplorer à l’issue des affrontements sanglants qui se sont déroulés dans la nuit du 15 au 16 juillet à Ankara et Istanbul. Le Premier ministre turc a ainsi annoncé la mort de 265 personnes, alors que 1.440 ont été blessées, sans savoir pour autant le nombre de civils concernés. Dans la nuit, 104 putschistes auraient été abattus.
Ce samedi soir, des milliers de personnes sont descendues dans les rues d’Istanbul en réponse à l’appel du président Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a exhorté les Etats-Unis à extrader son nnemi juré Fethullah Gülen, exilé en Pennsylvanie depuis 1999. “Il y a un jeu avec l’armée et cela est lié à des forces extérieures“, a déclaré celui qui a très vite accusé les partisans de l’imam exilé d’être à l’origine du putsch avorté. Ce que l’intéressé nie formellement, condamnant “dans les termes les plus forts“ la tentative de renversement du pouvoir.
D’après RFI, le chef de l’Etat aurait également promis que la question de la peine de mort, abolie il y a dix ans, allait être prochainement soumise au Parlement. De leur côté, les trois partis de l’opposition représentés au Parlement ont fermement condamné le coup d’Etat infructueux.
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