Attentat de Nice : Valls répond aux attaques d'Estrosi

Dans une interview parue ce dimanche dans « Le JDD », le Premier ministre juge indigne l’attitude de l’ancien maire de Nice après l’attentat perpétré sur la Promenade des Anglais à Nice et rejette toutes « polémiques inutiles » sur les conditions de sécurité.

« Il y a une différence nette entre la dignité d’Anne Hidalgo après les attentats de janvier et de novembre et l’attitude de Christian Estrosi. Le rôle des responsables politiques c’est d’être dignes. Si certains dans l’opposition s’y refusent, si même ceux qui étaient considérés comme modérés participent à cette dérive démagogique, c’est très grave. Les Français ne l’accepteront pas. » 

Le ton est donné. Répondant aux attaques énoncées par Christian Estrosi sur le dispositif de sécurité mis en place dans le cadre des festivités du 14-Juillet à Nice, Manuel Valls ne mâche pas ses mots. Renvoyant le président de la région Paca et ex-maire de Nice, qui assistait jeudi soir aux festivités du 14-Juillet sur la Promenade des Anglais, à ses propres responsabilités :

« Si Christian Estrosi [] avait le moindre doute, il pouvait demander l’annulation du feu d’artifice. Il ne l’a pas fait. »

Au lendemain de l’attentat qui a fait 84 morts, l’ancien maire de Nice a vertement critiqué le gouvernement dans une interview à France 2. Il a notamment regretté que François Hollande ait annoncé « la levée de l’état d’urgence » pour le rétablir après le drame. Mais ce sont surtout les conditions de sécurité que Christian Estrosi a remises en cause, à l’instar de nombreux membres de l’opposition.

« Des questions se posent et exigent des réponses []. On a fait de belles promesses sur les mesures à prendre []. Comment est-il possible qu’un jour de 14 juillet, alors qu’il y a des milliers de personnes sur la Promenade des Anglais, un camion puisse pénétrer dans ces conditions ? Pourquoi y a-t-il nombre de policiers dont je ne parviens pas à avoir de la part des services de l’Etat le calcul exact par rapport aux demandes que nous formulons depuis des semaines sur les renforts dont nous avons besoin ? »

Des attaques qu’il a réitérées sur son compte Twitter le même jour :

Le nombre de policiers nationaux est un mensonge. Il y avait plus de policiers municipaux que de policiers nationaux @TF1LeJT

— Christian Estrosi (@cestrosi) 15 juillet 2016

Pourquoi dans une zone piétonnisée, n’y avait-il pas plus de moyens pour empêcher ce drame?

— Christian Estrosi (@cestrosi) 15 juillet 2016

Hier soir, j’étais sur place et le @gouvernementFR a le devoir de répondre aux questions que nous nous posons !

— Christian Estrosi (@cestrosi) 15 juillet 2016

Je n’ai pas sous estimé le risque et dès le 13 juillet j’ai envoyé une lettre à @fhollande pour attirer son attention sur la situation

— Christian Estrosi (@cestrosi) 15 juillet 2016

 Au député LR qui a déclaré attendre « du gouvernement de nous dire que toutes les mesures ont été prises pour qu’il n’y ait pas le moindre risque de récidive », Manuel Valls, qui rejette « des polémiques inutiles », répond par la négative : « Certains politiques irresponsables disent que cet attentat était évitable. Mais le risque zéro n’existe pas []. On nous mène une guerre, il y aura de nouveaux attentats. »

 

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