Lors de son interview télévisée du 14-Juillet ce jeudi, François Hollande a affirmé qu’il achèvera son quinquennat en laissant « une situation où il y aura moins d’impôt » qu’au moment de son élection en 2012. Doit-on le croire ?
Pour la dernière fois de son quinquennat, François Hollande s’est adonné ce jeudi à la traditionnelle interview télévisée du 14-Juillet. Depuis l’Elysée, le président de la République a dressé un bilan flatteur de son quinquennat en voie de s’achever. « Je vais laisser une situation où il y aura moins de déficit, où il y aura moins d’impôts pour les ménages et les entreprises. J’aurai permis à notre pays d’être dans une meilleure situation en 2017 qu’en 2012″, a-t-il notamment martelé.
A en croire François Hollande, les ménages paieront donc notamment moins d’impôts sur le revenu (IR), le plus emblématique pour eux, à l’issue de son quinquennat qu’au début. Pourtant, les recettes de l’IR n’ont cessé de croître sous la présidence Hollande : de 65,5 milliards d’euros en 2012, elles s’élèveront à 76,7 milliards cette année selon le projet de loi de Finances 2016. Et la progression s’est vérifiée chacune des quatre dernières années, contredisant ainsi l’affirmation présidentielle.
De 65,5 à 76,7 milliards d’euros de recettesMais le chef de l’Etat a également précisé ce jeudi que l’effort fiscal avait épargné les ménages les plus modestes. Un argument que confortent en effet les données renseignées par la Direction des Finances publiques (DGFIP) dans ses rapports annuels : en 2015, l’impôt sur le revenu a été payé par près d’un million de contribuables de moins qu’en 2012. Plus de recettes, donc, mais moins de contribuables imposables.
Un phénomène qui s’explique par les mesures entreprises pour soulager l’imposition des ménages les plus modestes, comme les relèvements répétés de la décote fiscale, c’est-à-dire de la réduction d’impôt octroyée sous un certain plafond. Et par celles visant à faire davantage contribuer les plus riches, à l’instar de la nouvelle tranche de 45% pour les revenus supérieurs à 150.000 euros par part.
Un geste fiscal conditionné à une forte croissancePour l’année 2017, François Hollande a réitéré sa promesse « d’une baisse d’impôts », mais « que si la croissance s’accélère, que si nous avons la certitude d’avoir une croissance supérieure à celle de cette année ». Si la prévision de croissance du chef de l’Etat est encore loin de se réaliser, ce dernier a affirmé dans une interview accordée fin juin aux Echos que le cas échéant, les ménages bénéficieraient d’un geste fiscal « qui ne pourrait être supérieur à deux milliards d’euros. »
En ôtant ces deux milliards de recettes aux Finances publiques, le montant total de l’impôt sur le revenu payé par les Français serait alors de 74,7 milliards d’euros. Soit toujours près de dix milliards de plus qu’en 2012, mais réparti entre moins de ménages.
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