Info Marianne : le jour où Macron a voulu aller au clash avec Hollande et Valls

Le ministre de l’Economie réfléchit depuis des semaines à préparer sa sortie du gouvernement. Et selon nos informations, si la manifestation syndicale du 23 juin contre la loi Travail avait été effectivement interdite comme il en a un temps été question, un communiqué d’Emmanuel Macron était prêt pour fustiger le choix de l’exécutif.

Le matin du mercredi 22 juin dernier, la préfecture de police de Paris annonce dans un communiqué l’interdiction de la manifestation syndicale contre la loi Travail qui doit se tenir à Paris le lendemain. Immédiatement, c’est le tollé politique. Frondeurs socialistes, Jean-Luc Mélenchon et même des députés légitimistes multiplient les critiques à l’égard du gouvernement, qui au même moment était réuni pour le conseil des ministres.

Pour les influents soutiens d’Emmanuel Macron, c’est une fenêtre de tir idéale. Ils profitent de cette matinée de fébrilité pour pousser le ministre de l’Economie à sortir du bois, en affirmant son opposition à une telle interdiction. Selon nos informations, son cabinet de Bercy prépare même un communiqué de rupture pour contester la décision du gouvernement et rappeler le soutien du ministre de l’Economie aux libertés syndicales. Une bombe… qui n’a finalement jamais été envoyée : un compromis a été trouvé in extremis entre Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, et les représentants syndicaux. Ils se sont mis d’accord sur un parcours « alternatif » autour du bassin de l’Arsenal près de Bastille.

Macron a intérêt à « gauchir » son image

Mais on peut facilement imaginer les conséquences pour Emmanuel Macron d’une telle rupture de la solidarité gouvernementale… Car, depuis plusieurs semaines, le ministre de l’Economie envisage sérieusement une sortie du gouvernement. Affirmer son opposition à l’exécutif sur une mesure aussi symbolique pour la gauche lui aurait permis de se retrouver au centre du jeu :

« L’interdiction de la manifestation, une première depuis le triste épisode de la manifestation de Charonne interdite en 1961 à Paris, lui aurait donné l’occasion de prendre clairement ses distances avec l’autoritarisme de Manuel Valls et de François Hollande, et lui aurait permis de se rapprocher de la gauche du PS… », analyse un des soutiens du ministre de l’Economie.

Selon un autre interlocuteur, après l’épisode malheureux du « costard », Macron avait intérêt à « gauchir » son image : « Plusieurs députés frondeurs, excédés par le comportement du Premier ministre, n’hésitent plus à dire en off qu’à choisir entre Macron et Valls, ils seraient désormais prêts à suivre le premier ».

 


 Retrouvez Marianne sur notre appli et sur les réseaux sociaux, 
ou abonnez-vous :

Marianne sur App Store   Marianne sur Google Play  

Marianne sur Facebook   Marianne sur Twitter   Marianne sur Instagram

S'abonner au magazine Marianne

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply