Commission d’enquête sur les attentats : des victimes indignées par l’attitude de Cazeneuve

Le ministre de l’Intérieur a suscité l’indignation de parlementaires et d’une association de victimes des attentats de Paris en « balayant » les propositions de la commission d’enquête chargée d’étudier les éventuelles failles dans les services de renseignement.

L’association « 13 novembre : fraternité et vérité », qui réunit des victimes des attentats de Paris, s’est indignée ce vendredi 8 juillet de l’attitude du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve à l’égard des conclusions rendues ce mardi par la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de Paris. Ces conclusions, qui pointent des failles concernant les échanges d’informations avec les pays voisins mais également entre les différents services de renseignement français, sont accompagnées de 40 propositions, dont la clé de voûte est la création d’une « agence nationale de lutte antiterroriste ».

L’association s’est « étonnée » de la réaction du ministre de l’Intérieur, après que celui-ci a « d’ores et déjà rejeté une partie des conclusions de la commission ». Elle a également regretté son « refus de reconnaître l’existence de failles dans les services de renseignement », et estimé que « balayer aussi rapidement et aussi légèrement ces propositions » constituait un manque de respect à l’égard des familles, qui « attendent de l’Etat autre chose que l’expression d’une autosatisfaction invraisemblable et intenable face au terrible bilan du terrorisme ».

La création d’une agence de lutte antiterroriste au cœur des débats

Les reproches se concentrent notamment sur les réticences du ministre à créer une agence qui centraliserait la lutte antiterroriste, alors que de telles structures existent aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Interpellé ce mercredi par le rapporteur de la commission Sébastien Pietrasanta (PS), Bernard Cazeneuve a en effet ironisé, arguant qu’il ne voulait pas transformer le mille-feuilles administratif français en « plum pudding ».       

« C’est une injure un mépris, une arrogance, une suffisance »Si Sébastien Pietrasanta a regretté « ce jugement définitif » sur des propositions élaborées « avec sérieux et conviction », le député les Républicains Georges Fenech, président LR  la commission, s’est montré beaucoup plus vindicatif sur LCP : « C’est une injure à notre travail, c’est un mépris, c’est une arrogance, c’est une suffisance ».

L’assurance de Bernard Cazeneuve, qui s’est également montré circonspect face aux autres suggestions de la commission, a en effet de quoi étonner, au moment où le rapport repose la question de savoir si les attentats auraient pu être évités.

 



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