L’annonce cette semaine de la parution d’un comics « Iron Man » dont l’héroïne sera une jeune femme noire a déclenché de vives réactions sur Internet, dont le féminisme ne ressort pas grandi… Avant cela, l’annonce de la sortie cet été d’un « Ghostbusters 3 » au casting également féminisé avait également révélé la misogynie rétrograde de nombreux amateurs du genre.
Des femmes héroïnes, serait-ce le summum de la science-fiction ? C’est en tout cas ce que semblent indiquer les réactions suscitées cette semaine par l’annonce de la parution prochaine d’un Iron man dont l’héroïne ne sera pas un bon vieux mâle blanc… L’auteur a en effet dévoilé au Times la couverture d’un nouvel opus du comics dans lequel l’armure rouge et or sera portée par une jeune femme noire, ce qui a fait grincer des dents certains fans de Tony Stark, personnage iconique d‘Iron Man depuis les années 1960.
Dans sa quête de diversité et d’ethnicité, Marvel n’en est pourtant pas à ses débuts. La maison d’édition de comics avait en effet édité en 2014 un Thor sous les traits d’une femme blonde et pulpeuse. Dans le comics à paraître, la « dame de fer » sera Riri Williams, une héroïne adolescente de 15 ans qui avait attiré l’attention de Tony Stark dans le tome 2 de la saga Invincible Iron Man en contruisant – tenez-vous bien – elle-même son armure dans un dortoir du MIT. La surdouée afro-américaine, née dans les cartiers pauvres, a été imaginée et dessinée par Brian Mickael Bendis et l’artiste Stefano Caselli. Un dessin qui avait déjà fait parler de lui sur les réseaux sociaux, où de sombres esprits ont dénoncé « une dégénérescence du comics » actée par la maison Marvel qui travestirait ainsi le héros testostéroné de leur enfance.
Outre les traditionnels commentaires racistes sur lesquels nous ne reviendrons pas – « Je ne pense pas que les personne réalisent le caractère raciste de leurs commentaires », a balayé l’auteur du comics Brian Mickael Bendis dans le Times -, des fans dénoncent une course des scénaristes à la diversité néo-féministe, produisant une bande dessinée non-discriminatoire, certes, mais incohérente à leurs yeux. Après les femmes superhéros et le métissage, « bientôt ça sera un nain transgenre qui interprétera Hulk ?« , peut-on ainsi lire sur Twitter de la part d’un internaute aussi manifestement agacé. « Comment elle case ses cheveux sous le casque, la gonzesse ? », enchaîne un autre qui n’a manifestement pas besoin d’un casque XXL pour abriter son cerveau. « En tout cas elle est sacrément bonne pour une meuf de 15 ans ! », salue un autre, pas plus fin mais moins grincheux. Et beaucoup de jurer fidélité au prédécesseur de Riri Williams. Sur le forum jeux-vidéo.com, quelques internautes réfléchissent tout de même un peu plus loin. « Pourquoi ne pas créer des nouveaux héros féminins et/ou non blancs plutôt que de transformer tous les héros blancs ? », demande l’un d’entre eux.
Les créateurs de cette « Iron Woman » se consoleront peut-être en se disant que cela aurait pu être encore pire… Ce qu’ils ont subi n’est en effet rien comparé au torrent de critiques essuyé par le réalisateur Paul Feig dans sa croisade contre la dominante masculine dans les productions hollywoodiennes. L’homme est un habitué des castings très féminins, ayant réalisé « Mes meilleures amies » et « Spy ». Mais son film à venir « Ghostbusters 3 » (en salles en France le 10 août) a généré depuis la sortie de sa bande-annonce en mars un « bad buzz » considérables. A ce jour, 260.610 « J’aime » ont gratifiéla vidéo sur Youtube… contre 910.608 « Je n’aime pas ». Et encore, des commentaires accusent Youtube de garder artificiellement le nombre de pouces baissés en-dessous du million… Ce qui donne à cette vidéo, selon le site Screen Crush, le record de celle ayant récolté le plus de « Je n’aime pas » depuis la création de la plateforme…
Mais pourquoi un retour si cuisant ? La réponse se trouve là encore sur les réseaux sociaux, où les internautes ne se censurent pas. En effet, le choix du casting principal composé de quatre femmes – Kristen Wiig, Melissa Mc Carthy, Leslie Jones et Kate Mc Kinnon – y a provoqué une longue polémique. Le fait de remplacer Bill Murray et Dan Aykroyd, acteurs des précédents « Ghotbuster« , par des femmes constitue aux yeux de nombreux fans un suivisme absurde d’une tendance féministe et activiste : « On a fabriqué ces conneries pour faire plaisir aux féministes », fustige l’un, quand l’autre annonce : « Les feminazis arrivent ! »
« On ne parle jamais du ‘film d’hommes Expendables' »
« On nous appelle toujours le ‘film de femmes Ghosbuster’ (mais) on ne parle jamais du ‘film d’hommes Expendables’, a réagi Paul Feig. Je n’arrive pas à croire qu’en 2016 on doive affronter une bataille aussi ardue« . Kristin Wiig, actrice dans le film, a également fait part de son incompréhension au L.A Times : « Toutes les controverses parce que nous sommes des femmes sont surprenantes ! Des gens n’ont pas été sympathiques avec moi, sous le seul prétexte que je suis une femme ! «
Des réactions qui n’ont pas calmé certain fans considérant que les choix du metteur en scène détruisent tout simplement « l’héritage » de Ghostbuster en répondant à la « tyrannie féministe » qui sévit selon eux à Hollywood. En contradiction complète avec les faits puisque, comme l’a révélé une étude de l’Université de Californie du Sud, sur 11. 306 rôles parlants attribués au cinéma et dans les séries en 2014, un tiers seulement l’ont été à des femmes !
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