Etats-Unis : encore deux citoyens noirs abattus par la police sans raison apparente

Deux jours après qu’un citoyen afro-américain a été tué par un policier en Louisiane, une affaire similaire a eu lieu ce mercredi 6 juillet à Minneapolis, où un policier a tiré sur un conducteur noir lors d’un contrôle routier.

Après Ferguson en 2014 et Baltimore en 2015, les Etats-Unis sont de nouveau sous tension raciale, après que deux hommes afro-américains ont été tués par la police depuis le début de la semaine.

Tout commence ce mardi 5 juillet à Baton-Rouge, la capitale de la Louisiane. Alton Sterling, 37 ans, y est abattu à bout portant par un policier, alors que ce dernier et son collègue l’avaient déjà maîtrisé au sol. Selon la police locale, les deux agents sont intervenus à la suite d’un appel anonyme d’une personne signalant un homme noir la menaçant avec une arme.

Sur deux vidéos amateurs, on voit Alton Sterling être violemment plaqué au sol par les deux agents, après que celui-ci a, semble-t-il, refusé d’obtempérer. Tout dérape au moment où l’un des policiers crie « Il a une arme ! » à son collègue. « Je te jure que si tu bouges… », menace-t-il, avant que six détonations ne retentissent. Si les policiers ont bien récupéré un pistolet dans la poche d’Alton Sterling – le port d’arme est légal aux Etats-Unis- il y a peu de chance que celui-ci, immobilisé par deux hommes et alors qu’il venait de recevoir une décharge électrique, eusse pu en faire usage.

Dès que la nouvelle s’est répandue aux Etats-Unis, le cas d’Alton Sterling a suscité une vague d’indigation. Dans un communiqué, la candidate démocrate à la présidence Hillary Clinton a condamné cette nouvelle bavure : « De Staten Island à Baltimore, de Ferguson à Baton-Rouge, trop de familles afro-américains pleurent la perte d’un être-aimé dans un incident lié à la police. Il y a quelque chose de profondément mauvais quand tant d’Américains ont des raisons de croire que notre pays ne les considère pas comme étant aussi précieux que d’autres, à cause de la couleur de leur peau. »

Deux morts en deux jours

Comme pour lui donner raison, le lendemain, ce mercredi 6 juillet, dans la soirée, une scène similaire se déroule dans la banlieue de Minneapolis, dans le Minnesota. Alors qu’il est contrôlé par un policier dans sa voiture, Philando Castle, 32 ans, prévient ce dernier qu’il doit sortir son arme – pour laquelle il a un permis – afin d’accéder à ses papiers. Le policier lui tire alors quatre fois dessus.

La petite amie de la victime, également dans la voiture, lance alors une vidéo sur Facebook en direct, alors que le policier a toujours son pistolet braqué à l’intérieur de la voiture. « Je lui ai dit de ne pas prendre son arme, je lui ai dit de garder ses mains en évidence ! », entend-on ce dernier crier. L’homme qu’il a touché succombera également à ses blessures.

« Trop c’est trop »

Deux événements coup sur coup qui relancent la polémique sur le racisme dans les rangs de la police américaine. « Trop c’est trop », s’insurge le mouvement « Black Lives Matter » (« La vie des noirs compte »), né en 2012  après la mort d’un jeune afro-américain, Trevor Martin, tué par balles par un membre d’une « Neighbourhood watch » (surveillance de voisinage). Selon le décompte réalisé par le site The Counted, créé par le Guardian, 135 citoyens afro-américains sont morts sous les balles de la police aux Etats-Unis rien que depuis le début de l’année.

Craignant de nouvelles émeutes comme à Baltimore et à Ferguson, le gouverneur de la Louisiane en appelle au calme. Les familles des victimes, elles, réclament que justice soit faite. « J’appelle quiconque avec assez de courage dans cette ville à aller arrêter ces deux agents. Si le système est le même pour tous, il doit l’être aussi pour eux », a déclaré la mère d’Alton Sterling. Les trois policiers en cause dans ces deux affaires ont été placés en congé administratif (payé), comme la procédure usuelle le préconise. Une enquête fédérale a été ouverte pour l’affaire de Baton-Rouge par le département de la Justice. On ne sait pas encore si celle de Minneapolis y sera rattachée. 

 

 


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