En s’en prenant à des lieux de prière et de pèlerinage, les terroristes qui ont sévi ce lundi 4 juillet en Arabie saoudite ont provoqué l’union sacrée des autorités de l’islam, tous courants confondus.
Après l’assassinat de plus de 200 personnes perpétré dimanche à Bagdad par Daech, le terrorisme s’attaque désormais aux lieux saints. Une vague d’attentats a frappé l’Arabie saoudite ce lundi 4 juillet : trois kamikazes se sont fait exploser près de mosquées, faisant au moins quatre morts. Si l’Etat islamique n’a pas revendiqué ces attaques, leur mode opérationnel tend à le désigner.
Les auteurs des attaques ont visé trois mosquées, dans les villes de Jeddah, Qatif et Médine. Cette dernière abrite la mosquée dite du prophète, deuxième lieu saint de l’islam après La Mecque. Celle-là même qui a été prise pour cible lundi. Un lieu hautement symbolique, d’autant que l’attentat a été perpétré à deux jours de la fête de l’Aïd-el-Fitr, qui marque la fin du ramadan.
Si la triple attaque n’a toujours pas été revendiquée, ses auteurs sont « des renégats (…) qui ont violé tout ce qui est sacré », s’insurge le comité des oulémas saoudiens, la plus haute autorité du royaume. Le Premier ministre turc, dont le pays a aussi vécu une série d’attentats ces dernières semaines, a également témoigné de sa solidarité : « Le terrorisme ne fait pas de distinction entre les religions, les peuples et les valeurs sacrées ». Au Caire, la plus haute autorité sunnite du monde musulman, Al-Azhar, a de même condamné les attaques survenues lundi et a rappelé la « sacralité des lieux saints, particulièrement la mosquée du prophète ».
Au-delà de la mosquée de Médine, les attaques en Arabie saoudite ont touché aussi bien les sunnites, largement majoritaires dans le royaume, que les chiites. Ces derniers ne cessent de subir les exactions de Daech, comme dimanche à Bagdad. Les terroristes de l’Etat islamique reprochent en effet aux chiites d’Irak d’être « les vendus qui ont offert (leur pays) aux Américains », rappelle la chercheuse spécialiste de l’Irak Myriam Benraad au magazine franco-turc Zaman.
Une vague unanime de condamnationsUne haine qui se propage sur les terres saoudiennes, à l’instar de l’attentat meurtrier perpétré le 20 mai dans une mosquée de Koudeih. A l’époque, les autorités du royaume wahhabite avaient dépêché leur plus haut dignitaire sunnite, le Cheikh Abdel Aziz al Cheikh, pour apaiser les tensions qui rongent les deux communautés. Des dissensions qui se cristallisent également dans les relations qu’entretiennent l’Arabie saoudite et l’Iran chiite.
Mais à l’opposé du clivage que souhaite exacerber Daech, l’attaque de Médine a provoqué une vague unanime de condamnations. Le régime de Téhéran a ainsi réprouvé « fermement le terrorisme sous toutes ses formes et partout dans le monde » et a appelé à « l’unité internationale et régionale contre ce phénomène ». » Il n’y a plus de ligne rouge pour les terroristes. Les sunnites et les chiites seront victimes à moins que nous soyons unis« , a renchéri le chef de la diplomatie iranienne, à l’intention de tous les musulmans.
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